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De la marche à la démarche

19 Mai - 29 Juil 2017

L’exposition « De la marche à la démarche » à la galerie Le Réverbère, à Lyon, rassemble les œuvres de quatre photographes marcheurs. Frédéric Bellay, Beatrix von Conta, Philippe Herbet et Bernard Plossu capte leur expérience de la marche qui devient le fondement de leur démarche artistique.

L’exposition « De la marche à la démarche » à la galerie lyonnaise Le Réverbère réunit les œuvres de Frédéric Bellay, Beatrix von Conta, Philippe Herbet et Bernard Plossu, quatre photographes qui ont fait de la marche une composante essentielle de leur pratique.

Chez Frédéric Bellay et Bernard Plossu, la marche comme contact physique avec le monde

La série photographique Gouverné par le vent de Frédéric Bellay résulte d’une retraite volontaire de son auteur dans les Calanques, de Marseille à Cassis, fin 2006. Avec pour but de s’extraire momentanément des tracas de la vie urbaine et des rapports sociaux, Frédéric Bellay a pu au contact de la nature, renouer avec les sensations élémentaires. Il y a fait l’expérience d’une marche qui n’est pas destinée au déplacement mais à relier le corps aux éléments, à se perdre et à faire taire la pensée par l’effort physique. C’est cette expérience qu’il a mise en photographies, de 2007 à 2011. Des photographies en noir et blanc de la mer et des calanques qui retranscrivent les sensations, l’union avec le paysage, le rythme que la marche imprime à la pensée et à la vision.

Ce sont les mêmes vertus de la marche qui sont exprimées par Bernard Plossu dans ses photographies réalisées au gré de balades dans l’Utah aux Etats-Unis, dans le pays de Cochise, dans le Tyrol, en Bourgogne ou sur les sentiers du Cotentin. Ces clichés sont autant de fixations de moments où le marcheur retrouve un contact physique avec le monde et réapprend les choses les plus simples et élémentaires de la vie.

La marche est la première avancée concrète vers la démarche

Chez Beatrix von Conta, c’est une marche libératrice de la pensée et de l’action qui s’affirme dans la série Projet Franciscopolis consacrée à la ville du Havre. La photographe, affirmant les vertus de la divagation, des détours, voit dans la marche «  la première avancée concrète vers la démarche ». C’est ainsi qu’est née, après sa découverte fortuite du Havre en 2015, une série de photographie où, entre vastes infrastructures abandonnées et circuit de sports urbains désert, elle dévoile les strates d’une ville à l’histoire mouvementée.

La série de Philippe Herbet est consacrée au personnage d’Albert Dadas, un homme modeste diagnostiqué comme fou au dix-neuvième siècle, qui avait comme particularité de régulièrement fuguer, pendant plusieurs jours ou plusieurs années, mu par l’instinct de marcher, de découvrir de nouvelles villes… Ayant relevé de nombreux points communs entre Albert Dadas et lui-même, le photographe a décidé de retracer la grande fugue qui de 1880 à 1882 avait mené le premier de Valenciennes à Bâle en passant notamment par Liège, Cologne, Vienne, Prague, Berlin, Varsovie, Istanbul ou encore Munich. Suivant son itinéraire, Philippe Herbet s’identifie à lui et, grâce à des prises de vue au temps de pause long, se met en scène dans de faux autoportraits où se devinent son fantôme et celui d’Albert Dadas mêlés.

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