ART | EXPO

Days Are Dogs

18 Oct - 07 Jan 2018
Vernissage le 18 Oct 2017

Pour l’exposition « Days Are Dogs », carte blanche offerte par le Palais de Tokyo à Camille Henrot, l’artiste réunit de nombreuses œuvres, sculptures, dessins, vidéos et installations, autour des jours de la semaine, une invention qui structure notre rapport au temps de façon aussi rassurante qu’aliénante.

L’exposition « Days Are Dogs » au Palais de Tokyo, à Paris, est une carte blanche offerte à Camille Henrot. L’artiste investit tous les espaces d’exposition avec un large ensemble de ses œuvres ainsi que des créations d’artistes internationaux proches de son univers.

Camille Henrot explore notre rapport au temps, nos désirs, frustrations et dépendances

L’exposition témoigne des multiples facettes de la pratique de Camille Henrot à travers les nombreux médiums représentés : sculptures, dessins, vidéos et installations. Elle présente de nombreuses œuvres inédites ainsi que d’autres déjà montrées mais réalisées récemment, en prévision de cette carte blanche.

Le titre de l’exposition, « Days Are Dogs », fait référence à l’expression anglaise « Dog Days » utilisée pour désigner les jours de canicule et renvoie au fil rouge thématique reliant les œuvres : les jours de la semaine. Camille Henrot explore en effet la façon dont la notion de semaine et les jours qui la composent structurent notre rapport au temps. Elle montre comment cette convention est à fois rassurante par le cadre collectif et les routines qu’elle offre et aliénante par les contraintes et les dépendances qu’elle impose.

Naturellement découpé en sept parties, le parcours fait se succéder de grands thèmes, sentiments, actions et situations dont chaque jour de la semaine est l’allégorie. Revenant à l’origine mythologique de cette découpe du temps, Camille Henrot assoie la dimension symbolique de l’exposition : lundi est le jour de la lune, mardi, celui de Mars, mercredi, celui de Mercure, etc.

Du lundi mélancolique au dimanche consolateur

La première partie, dédiée à lundi, a été conçue par Camille Henrot comme un studio d’artiste dépressif encombré de chevalets inclinés, au sol jonché de sculptures et dont les ouvertures sont des trompe-l’œil , dans lequel le regard se perd comme dans la mélancolie. Le lundi, jour de la lune, est en effet influencé par la nuit et synonyme d’humeur changeante. La sculpture en bronze, aluminium et fer intitulée Derelitta évoque une figure avachie au sol, écrasée par le poids de l’existence. Elle évoque le spleen incitant à l’inaction. Sur la fresque A Long Face, on peut voir une jeune femme tenant deux verres dans lesquels tombent ses abondantes larmes.

L’œuvre intitulée Is He Cheating est une des sculptures interactives réalisées par Camille Henrot. Représentant un téléphone mural conçu à partir de résine coulée et composants vidéo et téléphonique, il fonctionne comme une hotline censée répondre à la question : « Me trompe-t-il » ? La sculpture s’inscrit dans l’espace dédié au mercredi, jour de Mercure du vent, où sont donc explorés les bruits et les signaux parcourant le monde, des journaux aux réseaux sociaux.

On découvre dans la partie consacrée au samedi le film inédit Saturday, dans lequel Camille Henrot explore « le principe espérance », une notion formulée par le philosophe Ernst Bloch pour désigner ce qui construit à la fois nos désirs d’utopies individuelles et immédiates et nos désirs d’utopies révolutionnaires de plus grande ampleur. Entre images de surf symbolisant le plaisir et celles du déluge apocalyptique synonymes d’un au-delà de félicité, le film renvoie au samedi en tant que jour de tous les possibles, placé sous le signe du dieu du temps et donc de la création et de la dissolution.

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