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David LaChapelle

Sous l’éclairage de Thierry Balesdens, Arnaud Mielvaque et François Salmeron, l’œuvre de David LaChapelle est interpellée pour ce qu’elle a de plus contradictoire. Alors même qu’elle déstabilise les fondements iconographiques des frivolités contemporaines, elle s’érige elle-même en une icône du paysage photographique d’aujourd’hui, comme pour nous rappeler à la nécessité de se moquer de ce que l’on vénère.

Information

  • @2015
  • 2978-2-95460-423-7
  • \15€
  • E98
  • Zoui
  • 4Français-Anglais
  • }150 L - 210 H

Présentation
Thierry Balesdens, Arnaud Mielvaque, François Salmeron
David LaChapelle

Les Éditions Rencontres d’Art contemporain publient un catalogue monographique de David LaChapelle pour lequel trois auteurs apportent un éclairage. Artiste controversé s’il en est, le photographe fascine autant qu’il soulève le scepticisme. Il est vrai que ses accointances avec les vedettes du show-bizness, son expérience dans le milieu de la mode et de la publicité, la fulgurance de son ascension également, sont autant d’éléments semant le trouble lorsqu’il s’agit de considérer un artiste rompu aux codes de l’art contemporain.

De toute évidence, la vie du personnage se parfait dans l’iconographie qu’il met en place. LaChapelle réverbère en effet un imaginaire relatif au rêve américain en en déployant les apories les plus crues: le culte du corps et de la beauté lisse, la surenchère des superficialités ou l’exacerbation des sexualités participent d’une entreprise de déconstruction des valeurs tout azimuts. Ainsi la désacralisation caractéristique des icônes, dans l’esthétique de LaChapelle, converge vers la nécessité inverse de recouvrer une forme de spiritualité, si ce n’est d’atteindre la rédemption, ainsi que le montre François Salmeron, évoquant les maquettes de raffineries à partir d’objets recyclés: «l’austérité qui s’en dégage nous ramène vers des vanités ou des bouquets mortuaires, comme si David LaChapelle enterrait pour de bon le bling-bling et les corps sculpturaux des starlettes, et annonçait par la même le crépuscule des icônes du showbiz» (p. 27.).

Chez David LaChapelle, tout se passe comme si le profane s’associait continuellement au sacré. Nulle surprise donc si l’on constate, à travers la figure dionysiaque qu’investit le photographe, la nécessité d’amarrer les cultures high et low, l’industrie publicitaire à l’art des galeries ou le Pop Art à une iconographie religieuse. De fait, le catalogue monographique nous rappelle à une œuvre beaucoup plus complexe qu’il ne semble de prime abord, ne serait-ce parce qu’elle reflète une certaine idée du monde engorgée d’images, de désirs et de représentations qui est le notre.

Sommaire
Introduction
Le Crépuscule des icônes, François Salmeron
La Passion du Christ, Thierry Balesdens
Rape of Africa, Thierry Balesdens
La Nature humaine comme artifice, Arnaud Mielvaque
Nature morte, Thierry Balesdens