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Dan McCarthy

05 Juin - 28 Juil 2007

Dan McCarthy présente deux nouvelles séries de portraits qui saisissent des visages, des corps en mouvement, emprunts de violence et de monstruosité.

Communiqué de presse
Dan McCarthy
Dan McCarthy

Pour les deux nouvelles séries de portraits moyen format (environ 65 x 50 cm) et figures grand format (environ 147 x 101 cm), Dan McCarthy a peint avec une force primitive des visages ainsi qu’une majorité de femmes nues aux positions impudiques. Sortis de leur contexte, ils se dégagent du fond blanc et focalisent notre regard sur leurs corps en mouvement et sur leurs attitudes. Dan McCarthy les peint dans l’action, affirmant ainsi l’importance de l’immédiateté et par là même du présent. Les traces bleues ou roses du pinceau soulignent les traits du visage et du corps. Si dans les peintures réalisées antérieurement, Dan McCarthy peignait l’innocence des scènes de jeux et de divertissement, une nouvelle sensation se dégage de ces portraits. La candeur a laissé place à la violence, la beauté à la monstruosité. Les poses de certains personnages hors de leurs contextes semblent absurdes, parce que prises sur le vif, sans faux semblants. Le trait faussement enfantin de la série des portraits moyen format rappelle ici la force de l’art brut d’un Dubuffet. Les grimaces, déformations et rougeurs affirment une douleur sous-jacente. Elles évoquent la souffrance et la violence émanant des œuvres d’Edouard Munch, et plus précisément du trait expressif de son pinceau qui déforme le paysage, les visages, et les formes. Dan McCarthy peint des allégories. Ses personnages représentent des sentiments et des sensations qui évoluent au-delà de tout espace-temps et de toute illusion. L’artiste ne regarde pas l’apparence mais son reflet dans le miroir.

Dans un autre espace de la galerie, Suzanne Tarasiève présente une série de peintures à l’huile petit format (environ 40 X 30 cm), révélant un monde utopique dans lequel la douceur du climat, la beauté de la mer, la liberté des animaux sautent au yeux des spectateurs de ces scènes idylliques. L’artiste en quête d’idéal et de savoir, ne s’arrête cependant pas à l’apparente réalité des choses. S’il s’inspire de situations réelles, le peintre les dépasse pour révéler un inconscient. Les personnages re-apparaissent d’une toile à l’autre comme pour nier toute véracité. Et la touche de son pinceau ainsi que les couleurs utilisées affirment cette subjectivité. Dan McCarthy ne recherche pas l’illusion: l’espace est traité en deux dimensions à l’image des estampes japonaises, les corps sont signifiés par des traits, les poissons doivent se lire comme des symboles faisant partie de la mythologie de l’artiste.

Cette série de scènes de vie rappelle les peintres du début du siècle qui ont eux aussi souhaité s’éloigner de la reproduction de la nature, dévolue depuis peu à la photographie, pour exprimer leurs ressentis. Les fauvistes, tels Derain ou Matisse, avaient réagi de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l’impressionnisme par l’utilisation de couleurs vives et pures. Les synthétistes, dont Gauguin, simplifiaient les formes et appliquaient les couleurs en aplats, dans un soucis de dépouillement et un besoin d‘aller à l’essentiel.

Les œuvres de Dan McCarthy s’expriment par elle-même. Elles utilisent les mêmes codes, les mêmes personnages, les mêmes ambiances comme pour affirmer leur appartenance à une mythologie personnelle. «Pour accéder à la plupart des peintures, explique Dan McCarthy à Allison Gingeras à l’occasion de sa dernière exposition à la Galerie Anton Kern à New York, il faut témoigner d’un esprit ouvert, avoir une grande capacité d’observation et se montrer prêt à accepter la nouveauté. Mes peintures entrent dans cette catégorie. Donc si le spectateur a besoin d’une clé pour ouvrir le sas, c’est que je ne fais pas mon travail de peintre.»
Aude de Bourbon Parme

A l’occasion de l’exposition la galerie publie un catalogue sur Dan McCarthy, comprenant un texte de la critique Ariana Reines.

Article sur l’exposition dans paris-art.com
Pour lire l’article rédigé par Magali Lesauvage, cliquez sur le lien ci-dessous.

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