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Novlangue_

06 Fév - 20 Jan 2019
Vernissage le 06 Fév 2018

Trois expositions vont se succéder au Jeu de Paume dans le cadre de la onzième édition du programme Satellite intitulée « Novlangue_ ». « Dicta » de Damir Očko, puis « Géopolitique de l’oubli » de Daphné Le Sergent et l'exposition de Alejandro Cesarco montrent à travers des vidéos et installations l’obstacle à toute pensée critique qu’entraîne la simplification linguistique. Une question qu’avait abordée George Orwell et qui ressurgit à l’ère du numérique.

La programmation « Novlangue_ » au Jeu de Paume comporte trois expositions successives consacrées à la parole publique. « Dicta » de Damir Očko, puis « Géopolitique de l’oubli » de Daphné Le Sergent et enfin l’exposition d’Alejandro Cesarco explorent en vidéos et installations la question d’une langue simplifiée et formatée qui ressurgit à l’ère du numérique.

« Novlangue_ », une langue simplifiée, obstacle à la pensée critique

L’exposition « Novlangue_ » est la onzième édition du programme Satellite. Le titre de l’exposition fait référence au novlangue, la langue officielle d’Océania, la région fictive que George Orwell a inventée dans son roman d’anticipation 1984 paru en 1949, qui imaginait un régime totalitaire fondé sur la surveillance constante et la réduction des libertés. A travers cette langue, qu’il utilisa dans l’écriture même de son récit, George Orwell illustrait le fait que plus une langue est simplifiée et moins les gens sont capables de réfléchir.

Le film Dicta II de Damir Očko s’appuie sur une des trois classes de vocabulaire définies par George Orwell dans le novlangue d’Orwell : le groupe B, celui de la rhétorique et de la parole politique. Construit comme un collage, le film rassemble autour d’une série de mots d’alerte des déclarations inaudibles et contradictoires, et des images tout aussi obscures qui placent le spectateur dans un rôle de témoin éveillé. Conceptuelle et d’influence dadaïste, l’œuvre évoque le théâtre épique et la distanciation brechtienne qui politise la conscience du spectateur.

Damir Očko, Daphné Le Sergent et Alejandro Cesarco explorent les dangers du novlangue

Les œuvres de Daphné Le Sergent sont composées de fragments textuels et poétiques, de dessins partitionnés, de diptyques de photographies et de séquences vidéo : elles ont pour notions centrales celles de frontière, de séparation, de disjonction. Explorant la façon dont intervient la question du dispositif et de l’agencement dans la création artistique contemporaine, Daphné Le Sergent met en lumière ce qui fait office de lien entre les éléments disparates.

Les installations et vidéos d’Alejandro Cesarco sont le fruit d’une série de prélèvements qui sont les indices d’un hors-champ et donc d’un ailleurs. Elles témoignent ainsi de l’expérience du réel dans sa discontinuité. Des références récurrentes à d’autres artistes ou penseurs notamment issus de la littérature comme James Joyce, Roland Barthes, Maurice Blanchot, Italo Calvino et Marguerite Duras sont intégrées à ses œuvres, dont elles épousent le sens et la syntaxe. Alejandro Cesarco tisse ainsi des récits évocateurs, souvent mélancoliques.

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