ART | EXPO

Damien Cabanes

06 Sep - 01 Nov 2008
Vernissage le 06 Sep 2008

Les peintures de Damien Cabanes mettent en scène un ou deux personnages isolés, tant par leur environnement - monochrome -, que par leur attitude - lascive - et leur facture - cernée de noir. L’artiste ici affirme son intérêt accru pour la figure humaine.

Damien Cabanes
Damien Cabanes

Les dernières huiles sur toile de Damien Cabanes, présentées à la Galerie Eric Dupont, nous plongent dans l’univers particulier de cet artiste, teinté à la fois d’une spontanéité frappante et d’une ambiguïté émotionnelle latente.

Confirmant l’abandon des formes élémentaires telles que la torsade ou la sphère, et empruntes de l’esprit de Manet, Gauguin, ou encore des Fauves, ces oeuvres attestent de l’intérêt accru de Damien Cabanes pour la figure humaine.

Elles mettent chacune en scène un ou deux personnages isolés: isolés tant par leur environnement (un fond souvent monochrome), par leur attitude (frontalité, regard interrogateur ou encore un état de sommeil) que par leur facture (silhouette délimitée par un contour).

Une fois de plus se fait sentir l’intention de l’artiste « d’épuiser » tout lien qu’il peut entretenir avec son modèle, afin d’en dégager la force. Chaque personnage semble passer d’un simple état de figuration à celui d’être à part entière, nous contant une histoire singulière.

Singulière à tel point que le visiteur peut avoir l’impression de s’ingérer dans leur vie, sans y avoir été invité. Comment ne pas se sentir englouti, happé par la peinture de Damien Cabanes ?

Chacune de ses compositions est réalisée de sorte que l’on ne puisse regarder ailleurs: l’abstraction omniprésente, la force du trait, immédiat et tranché, la gamme chromatique, sourde ou bien éclatante, hypnotisent notre regard. Quelque soit le ressenti, l’oeuvre de Cabanes appelle, séduit, voire dérange.

A travers cette exposition, il nous invite à partager sa « passion raisonnée », visible dans « Les belles endormies », « Iris assise Saskia endormie » ou encore « Iris endormie bras allongé ». Ces poses lascives et sensuelles ne sont pas sans rappeler le « Sommeil » de Courbet. La sensualité qui se dégage n’est pas immédiate, mais latente.

C’est grâce à l’abstraction de l’ensemble de ces oeuvres qu’elle transparaît en finesse, délicatement, pour devenir finalement l’objet même du tableau. La force de Cabanes se situe dans le « suggéré contenu ». D’une certaine manière, il offre un espace de rêverie infinie.

A travers des oeuvres comme « Louise et Etienne debout » et « Saskia et Iris debout fond jaune », la sensualité disparaît un temps pour laisser une sorte de malaise s’insinuer. Le sujet passe dans un autre registre: tout en se trouvant dans cette ambiance intimiste, les poses des personnages et leurs regards nous entraînent vers un monde interdit, ou plutôt, un monde que l’on se cache.

En effet, l’artiste parvient à pointer du doigt les faiblesses humaines inhérentes à tout un chacun: ces deux adolescents côte à côte, d’une rectitude incroyable, au regard droit et impitoyable nous dérangeraient presque. Comme si Cabanes liait notre condition à celle de ses personnages. Il affirme pourtant: « Ce ne sont pas les sentiments du modèle que j’exprime mais les miens ».

L’exposition s’ouvrira sur une oeuvre quasi abstraite, « Le jardin d’André » réalisée en 2006 chez l’un de ses amis et sera complétée par une série de sculptures, qui seront autant d’éléments supplémentaires au dialogue entre le visiteur et l’art de Cabanes.

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