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Cul de sac

09 Juin - 02 Juil 2006

Ici, le cul-de-sac est encore assez grand pour laisser à celui qui s’y est engagé, la possibilité d’une expérience artistique : celle d’une mise en présence d’objets ou situations improbables par leur léger décalage avec les objets et situations qu’ils copient à la perfection.

Communiqué de presse

Sophie Dubosc

Cul de sac

Cul de sac, une fin de parcours ? L’horizon s’arrête, il est bouché depuis le début de cette section géographique, la fin est annoncée par le panneau indiquant qu’il est loisible d’aller plus loin, mais pas pour en sortir. Ici, le cul-de-sac est encore assez grand pour laisser à celui qui s’y est engagé, la possibilité d’une expérience artistique : celle d’une mise en présence d’objets ou situations improbables par leur léger décalage avec les objets et situations qu’ils copient à la perfection.

Ici, un Souffleur posé au sol, comme ceux des anciens plateaux de théâtre – littéralement, une bouche d’aération sans fond, d’où sortiront les mots qui manquent sur la scène et qui peuvent être dits par un autre, du moment qu’il est caché ; là, un bureau posé au milieu d’une pièce nue, administratif – il y a du surveillant général dans ce bureau -, sa table est si lisse que sa matière même est improbable : c’est que sa surface est d’encre de Chine, sueur de bureau dont on ne sait plus ce qu’elle a écrit, ce qu’elle a dit, la voici revenue à l’état de surface.

Autre pièce encore, à regarder côté cour et côté jardin : un rideau coupe la pièce, de velours brun côté jardin, mais de plâtre côté cour — il est rigide, quoiqu’il ait encore tous ses plis, le velouté du velours et l’aridité du plâtre s’opposent tout en se liant — et dans le parcours de l’exposition, c’est aussi une expérience que de voir plâtre ce qu’on vient de voir velours, ou l’inverse, et de constater que le pli même du rideau peut être rigide.

Décalage, encore, avec la perception quotidienne, que ces Miettes et cette pièce de la Question, qui dérobent à l’œil des pièces manquantes : ici, des miettes de plâtre qu’une bouchée aurait laissé tomber, là une raison même à un dispositif qui fait surgir ce sens second (ou premier ?) de la question : la torture.

Sophie Dubosc, Diplômée des Beaux arts de Paris en 2002.

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