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Pots, lapin, fenêtres, fleurs

29 Juin - 22 Sep 2019

L’exposition « Pots, lapin, fenêtres, fleurs » au Fonds régional d’art contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille, revient sur la carrière de Cristof Yvoré, disparu il y a six ans. Une soixantaine de peintures témoigne d’un parcours artistique exigeant et opiniâtre guidé par un questionnement sur l’acte pictural, les modes de représentation, la nature morte, l’abstraction et la figuration ou encore la mémoire.

L’exposition « Pots, lapin, fenêtres, fleurs » au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille, est la première grande rétrospective consacrée en France à Cristof Yvoré, artiste trop tôt disparu, en 2013. En soulignant la vitalité toujours puissante de sa peinture, injustement peu reconnue dans son pays natal et souvent décriée, elle témoigne d’une vision artistique profondément indépendante, qui s’est développée à l’écart des codes de l’art contemporain, de toute tendance et de toute reconnaissance institutionnelle.

« Pots, lapin, fenêtres, fleurs » : rétrospective de l’œuvre de Cristof Yvoré

A travers une soixantaine de peintures, l’exposition offre un panorama de la courte mais dense carrière de Cristof Yvoré, qui laisse derrière lui une œuvre complète et intemporelle. Détachée de toute mouvance artistique, la pratique de Cristof Yvoré s’inscrit dans une idée universelle de la peinture. Le travail traditionnel avec la toile et la peinture à l’huile s’y associe à une démarche contemporaine, divers modes de représentation s’y côtoient, dessin et peinture ou abstraction et figuration y dialoguent.

Cristof Yvoré, un artiste hors de toute mouvance

Les œuvres de Cristof Yvoré résultent d’une recherche sur l’expérimentation de la technique, plus que d’une volonté de sens et de représentation. Le questionnement de l’artiste porte essentiellement sur l’acte de peindre et sur le rapport technique entre matière, lumière et couleur. La forte matérialité de la peinture de Cristof Yvoré se révèle dans une accumulation de couches, tirées d’une palette de tons majoritairement soudes, des gris, des beiges, des bruns et de vieux roses qui confèrent à ses compositions un aspect lourd et épais.

La peinture de Cristof Yvoré naît de l’accumulation de couches

Ce long et lent processus de sédimentation de la matière, qui correspond à la sédimentation du temps et de l’espace, est à relier avec le genre principal exploré par Cristof Yvoré, la nature morte. Nombre de ses peintures représentent en effet des objets banals du quotidien, des vases, de la nourriture, des fleurs, des détails d’intérieurs ou encore des façades. En appliquant à la nature morte le principe d’agrandissement et en peignant sans modèle, grâce à ses seuls souvenirs, comme l’expriment certains effets de flou et erreurs de perspective, Cristof Yvoré ne se conforme pas de façon traditionnelle à ce genre pictural mais s’interroge sur sa surreprésentation dans l’histoire de l’art et y introduit une réflexion sur la mémoire.

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