Les œuvres que la sculptrice espagnole Cristina Iglesias, née en 1965, expose au Musée de Grenoble sont très architecturées, construites à partir de l’espace. Un espace où l’on entre, que l’on hante et affronte. Ces œuvres hybrides, entre sculptures et environnements, faites de bronze, d’albâtre, de béton, de verre respirent quelque chose de l’ordre de la nature.
L’installation Chambre végétale Inhotim, conçue entre 2010 et 2012, s’étire en un couloir incrusté d’éléments végétaux, corolles ou feuilles. Le contraste entre la verdeur végétale et la complexion figée des éléments de l’œuvre évoque une forêt pétrifiée, une nature statufiée que l’on parcourt en éprouvant des sensations mélangées, entre enchantement et étouffement.
L’exposition conçue par Cristina Iglesias mêle sculptures monumentales et panneaux muraux.
Les sculptures sont autant à contempler qu’à pénétrer et parcourir, à regarder autant qu’à éprouver par le corps. Leurs formes presque ondoyantes sont faites d’une longue tenture dentelée de fer qui projette au sol la finesse de ses motifs, et où la lumière joue à l’infini.
Les panneaux muraux sont sérigraphiés sur soie, sur cuivre et sur acier et réalisés à partir de photographies retravaillées. Une façon de revenir sur d’anciennes œuvres, de leur donner de nouvelles perspectives, de les mettre en abyme.
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