Saâdane Afif

Saâdane Afif

Saâdane AFIF — né le 7 juillet 1970 à Vendôme (France). Vit et travaille à Berlin (Allemagne).

Saâdane Afif est un artiste contemporain dont la pratique se déploie sous forme de performances et d’installations, notamment sonores. Plurimédia, transdisciplinaire, de résonance européenne et internationale, l’Å“uvre de Saâdane Afif cultive un art que sa galerie bruxelloise (Xavier Hufkens) définit comme Post-Conceptuel. Autrement dit, un art ne se jouant pas tant au niveau des concepts que dans les franges des concepts, dans toutes leurs ramifications interprétatives et sujettes à interprétations. Lauréat du Prix Marcel Duchamp en 2009, Afif a notamment participé à la Documenta 7 en 2012, ainsi qu’à la Biennale de Venise en 2015. Poétiques, poïétiques et performatives, les Å“uvres de Saâdane Afif prennent pour medium, en quelque sorte, les interprétations contextualisées, l’information et ses vecteurs.

Saâdane Afif : des Å“uvres post-conceptuelles, à interpréter (performance, musique, installation sonore…)

À partir de 2004, Saâdane Afif entame Lyrics. Toujours en cours, cette Å“uvre se compose de paroles de chansons, commandées à des artistes et musiciens, en résonance avec ses Å“uvres. Lyrics a ainsi vu le jour avec Lili Reynaud-Dewar pour les Å“uvres Brume, Everyday, Black Spirit et Blue Time. Lyrics peut se matérialiser sous forme de paroles inscrites sur les murs des lieux d’expositions (« Saâdane Afif: Lyrics », Palais de Tokyo, 2005). Ou sous forme de performances (« 58:22 & Some Words », diffusion radiophonique à la Galerie Mehdi Chouakri, à Berlin, 2007). Ainsi qu’en modulations (« The Rehearsal (Blue Time vs. Suspense) » au Moore Space, à Miami, 2007)… En 2009, Saâdane Afif présente « Anthologie de l’Humour Noir » au Centre Pompidou. Référence à l’anthologie éponyme d’André Breton (1940), la pièce centrale en est une maquette du Centre Pompidou, intitulée L’Humour Noir.

Œuvres mobiles et contextes d’expositions variables

Référence aux rites funéraires ghanéens, L’Humour Noir tient lieu de cercueil, ou d’effigie-sarcophage, pointant vers l’entité décédée. Performances et lectures accompagnent l’événement, mettant en relief les influences africaines sur les avant-gardes européennes. En 2012, l’exposition est réactivée au MMK Frankfurt. Incluant ainsi les dispositifs d’interprétation dans l’œuvre. Si certaines des premières théories de l’information tendaient à faire de celle-ci une sorte d’immatériel, Saâdane Afif créé bel et bien des matérialisations sensibles et esthétiques. Les interprétations, réinterprétations, recontextualisations, modulations et transformations de ses Å“uvres permettent d’en explorer les variations, au fil des contextes d’exposition.