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Corpus

Face à cette œuvre «post-photographique», chacun semble pouvoir se tracer un itinéraire bien personnel. Le spectateur enclin à l’analyse peut s’aider de l’aspect discontinu de Corpus pour tenter une reconstitution de la façon dont la médecine a approché le corps au cours des siècles.

Information

Catherine Poncin
Corpus

Ce nouveau travail de Catherine Poncin est lié aux archives du Centre Médical Universitaire de Nimègue (Pays-Bas) l’UMC Saint-Radboud.

Elle s’est intéressée aux images “banales” et aux images relevant d’une technologie de pointe par des fragments, détails, angles de vue particuliers. Comme le décrit Paul Ardenne, «Poncin, à partir d’une image trouvée, redécoupe, recadre, requalifie celle-ci dans un sens qui est celui de la réduction à un aspect, à un détail, ou, attentive à en passer par l’agrandissement d’un point choisi de l’image».

Une fois les fragments sélectionnés, elle les recompose en bandes verticales successives, veillant soigneusement à ce que la combinaison des images donne une force expressive à l’ensemble. La hauteur des photographies est la même pour toutes, mais leur longueur est déterminée par l’enchaînement des fragments. Ainsi, telle perspective préalable sur le corps n’est pas nécessairement annihilée par la suivante, mais garde toute sa valeur, se trouvant prolongée visuellement par sa voisine, voire se prolongeant, se maintenant au cœur même de l’œuvre.

Ce livre se situe plutôt sur le champ de l’art contemporain que sur celui de la photographie. Ce travail s’accomplit avec une grande honnêteté vis-à-vis du matériel trouvé, parfois poussiéreux, pâli, abîmé, comportant les imperfections apportées par le temps qui passe. Ces images se retrouvent en confrontation ou en dialogue avec du matériel numérique ; les similigravures ou les pixels qui composent la nouvelle imagerie médicale sont bien visibles