ART | EXPO

Corps inattendu

02 Avr - 26 Juin 2011
Vernissage le 02 Avr 2011

Cette exposition montre comment, depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’art s’est emparé de la représentation du corps, ouvrant des voies insoupçonnées, fortes et généreuses.

Valerio Adami, Pierre Alechinsky, Francis Bacon, Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, César, Marc Chagall, Robert Combas, Jean Dubuffet, Lucian Freud, Claude Garache, Alberto Giacometti, Yves Klein, Willem de Kooning, Henri Laurens, Eugène Leroy, Richard Lindner, Joan Miro, Henry Moore, Yan Pei-Ming, Pablo Picasso, Ernest Pignon-Ernest, Jaume Plensa, Martial Raysse, Paul Rebeyrolle, Germaine Richier, François Rouan, Antonio Saura, Nicolas de Staël, Sam Szafran, Antoni Tapies, Raoul Ubac, Vladimir Velickovic
Corps inattendu. Carte blanche à Jean-Louis Prat

«La fascination pour le corps et sa représentation ont toujours hanté les artistes de toutes époques. Durant les siècles passés, le corps a été étudié, disséqué, dessiné, peint ou sculpté dans des formes idéalisées.

Au début du XXe siècle, l’artiste apprend à exprimer d’autres vérités. Il apprend une vie nouvelle, indépendante, la femme s’émancipe; tous deux vont conquérir de nouvelles libertés. Une juxtaposition de connaissances, des rapports simplifiés, l’accès à des cultures inconnues, des moyens de communication diversifiés modifient les codes de cette nouvelle société qui s’accapare la modernité.

Les mouvements revendicatifs du début du XXe siècle, l’ignominie de la Première Guerre Mondiale, voient naître la réhabilitation d’une pensée sans fard. L’artiste acquiert un nouveau statut. Il crée sa voie, crie sa vie, seul. La passion domine la raison d’où, à l’avenir, de nombreuses mais finalement fertiles incompréhensions.

Après la seconde guerre mondiale, aux contours des années 1950 la représentation du corps va se trouver libérée, mise en scène d’autres manières, parée d’autres atours par des artistes, peintres ou sculpteurs, en quête d’une nouvelle liberté.

Un sentiment neuf surgit. Une manière d’être, de vivre, de penser, voit le jour, en dehors des écoles et des mouvements. Les questionnements de la pensée permettent de s’attaquer à un corps sacralisé pour lui donner d’autres valeurs symboliques. Les certitudes sont ébranlées, et transparaît alors dans la représentation «d’un corps inattendu» les fragilités de la vie mais aussi celles de l’âme.

Les créateurs de ce temps tissent ainsi de nouvelles présences. Ils ouvrent des voies insoupçonnées fortes et généreuses, et livrent, sans complexe, la possibilité d’exprimer un corps parfois malmené qui va retrouver une autre grandeur, une autre beauté, pour une autre vérité. Ces artistes livrent un ton et s’ils ne font jamais de confessions ils livrent tout au moins de réelles confidences.

Dès lors le corps peut s’afficher sans complexe; il ne s’affuble d’aucun oripeau. L’artiste, conscient d’avoir retrouvé la possibilité d’exprimer ce qu’il est réellement, traduit sa grandeur, tout comme son extrême et douloureuse fragilité. Il tisse de nouvelles présences, faites autant de distance physique que métaphysique.

Le corps renoue avec le sens des origines. Il peut se montrer désormais sans gêne, sans mystère, mais dans l’étonnement. Pour le plaisir extrême de le contempler enfin, dans sa vérité, dérangeante et belle, toujours inattendue.» (Jean-Louis Prat)

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