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Corpo & Alma

28 Oct - 26 Fév 2011
Vernissage le 21 Oct 2010

Imprégnée de la culture Yoruba, l’oeuvre en noir et blanc de Mario Cravo Neto nous ramène au mythe de l’éternel retour, à la recherche d’un Eden perdu, de ce lien qui unissait l’homme à la nature, l’homme au divin.

Mario Cravo Neto
Corpo & Alma

Fils d’un sculpteur célèbre, Mario Cravo Neto est né en 1947 à Salvador de Bahia. Bercé dans le milieu culturel de sa ville natale, il a commencé très tôt ses premières expériences artistiques: sculpture, dessin, installation, photo ou vidéo; il ne s’est mis aucune frontière entre les différentes orientations prises par son activité artistique tout au long de sa vie. À la Galerie Esther Woerdehoff, seront présentés 35 tirages en noir et blanc, une installation-sculpture (1972, résine) et des vidéos personnelles.

En 1964, toute la famille de Mario Cravo s’installe à Berlin où son père est invité à prendre part à une «résidence d’artiste». Deux ans plus tard il rentre au Brésil avant de repartir s’installer à New York en 1968, pour suivre des cours à l’Art Student League sous la direction de l’artiste Jack Krueger, l’un des pionniers de l’art conceptuel à New York.

De retour au Brésil en 1970, il participe à la 11e Biennale internationale de Sao Paulo en présentant une importante installation. Incapable de marcher pendant près d’un an à la suite d’un accident, il se voit obligé de repenser sa photographie. Il commence alors à travailler à la maison en apportant un soin tout particulier à l’éclairage et en utilisant des objets trouvés ou familiers, dans une tentative d’apporter la dimension tridimensionnelle de la sculpture à la photographie. Ses modèles sont pour la plupart des membres de sa famille ou des proches.

Imprégnée de la culture Yoruba, l’oeuvre en noir et blanc de Mario Cravo Neto nous ramène au mythe de l’éternel retour, à la recherche d’un Eden perdu, de ce lien qui unissait l’homme à la nature, l’homme au divin. Ses recherches photographies se situent sur le terrain de l’énigme, de l’intangible, tout «comme sont inaccessibles les dieux, les Orixas et les morts».

Ses photographies, à la technique raffinée, sont d’une sensualité immédiate et d’une évidence paradoxale. Sur presque toutes les photographies, ses modèles ont les yeux bandés ou cachés par des objets, des animaux, ou encore photographiés de dos les empêchant d’avoir accès au monde visible. Un visage caché par une tortue, par de petits oiseaux blancs ou par des fils d’or. Un galet émergeant d’une oreille, deux poissons jetés sur une épaule, comme une armure homérique. Autant d’images emblématiques du travail de Mario Cravo Neto qui sont présentées à la galerie.

Son oeuvre évoque de manière parfaitement iconique et onirique, les gestes ancestraux du Candomblé, les rituels de badigeonnage du corps et de sacrifice. Mario Cravo Neto nous lègue un bouillonnement de visions, un mélange d’épiphanies aux sels d’argent mythiques offrant une potion d’imaginaire à ceux qui voudront bien en faire l’expérience. Ses photographies semblent «diviniser l’humain et humaniser le divin». Considéré par beaucoup comme l’un des artistes brésiliens contemporains les plus importants, Mario Cravo Neto est décédé le 9 août 2009, à Salvador de Bahia.

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