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Containers & Poles

16 Avr - 21 Mai 2005

Portraits de la société industrielle post-capitaliste, avec ses façades d’entrepôts d’usines standardisées, ses containers entassés, ses mâts téléphoniques et électriques. Des photographies sans aucune présence humaine et où l’objet, dans son environnement déserté et indeterminé, paraît surdimensionné, prenant une allure d’icône.

Frank Breuer
Containers & Poles 

Les photographies de Frank Breuer sont des portraits de la société industrielle post-capitaliste, des façades d’entrepôts d’usines standardisées, des containers entassés, des mâts téléphoniques et électriques. La majeure partie de ses oeuvres se constitue sans présence humaine, montrant ces objets dans un environnement dépourvu de sens, souvent déserté, dans des paysages indéterminés. Ainsi, l’objet paraît surdimensionné, prenant une allure d’icône. Cette interaction (ou parfois opposition) entre paysage et objet prête une intensité presque surréaliste au travail de Breuer.

Comme dans la série des usines et des logos, les photographies des containers jouent aussi sur la dimension des objets. Si les besoins logistiques déterminaient les structures et les combinaisons des différentes tours de containers (la part du hasard était donc importante), Breuer ne choisissait pas les motifs par coïncidence. Son choix se limitait aux groupes de containers isolés, loin d’autres éléments. Le regardeur est donc privé de repères et reste ainsi incertain à l’égard des proportions réelles. Les dimensions des objets sont réduites ; ils ont l’air de cubes qui pourraient être aussi petits que des boîtes à chaussure ou des Lego.

Le travail le plus récent de Breuer, une série sur les mâts électriques aux Etats-Unis, a été réalisé pendant qu’il enseignait à l’université de Harvard, à Boston. Ce qui l’intéresse surtout dans ces motifs d’une banalité extraordinaire sont leurs constructions très variées et leur présence indéniable dans le paysage urbain. Chaque mât, dont certains étaient déjà assez vieux, semblait avoir sa propre histoire à raconter. Des changements se produisent au cours du temps : les vieux clous, aujourd’hui désuets ; l’alarme à incendie ajoutée longtemps après que le mât ne fut érigé. Tout cela semble prêter une véritable personnalité aux objets. Le bois, une matière autrefois vivante, renforce cet effet et souligne la qualité démodée de ces structures simples. Contrairement à l’aspect ordonné des objets dans les photographies d’usines ou de containers, la multitude des mâts et des câbles ainsi que leurs formes indiscernables leur donnent un caractère inachevé, improvisé. Ceci rend la présentation et l’opposition des différents groupes de travail dans l’exposition d’autant plus intéressante.

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