ÉCHOS
13 Déc 2010

Concours ReConnaissance: les lauréats 2010

PSmaranda Olcèse-Trifan
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Le temps d’un week-end, du 26 au 27 novembre 2010, professionnels, compagnies et publics de danse se sont donnés rendez-vous au Toboggan de Décines pour la IIe édition du Concours ReConnaissance. Des choix de programmation intéressants et surtout une initiative fédératrice salutaire.

Centres de développement chorégraphique, scènes conventionnées, la Maison de la danse à Lyon et le CND à Paris… autant de logiques institutionnelles et de démarches spécifiques en faveur de la danse, chacune soutenant l’une des onze compagnies présentes. Ainsi, au-delà des affinités électives, à travers la plateforme concours se tisse une image assez intéressante de l’état de la création dans le domaine. Ce sont des chorégraphes déjà repérés dont les pièces doivent commencer à tourner. ReConnaissance choisit de s’engager dans la durée pour la diffusion des œuvres. La mission du jury n’est pas des plus faciles, car il s’agit de juger, sur des propositions de 20 minutes, des aperçus de créations en cours, mais aussi, parfois, des extraits de pièces déjà achevées, et de concocter une programmation qui se tienne et qui circule dans l’ensemble de structures partenaires.

Imago de Frédérique Unger et Jérôme Ferron, le dernier volet d’une trilogie, et qui a emporté le premier prix, met en scène une danse qui se déploie de manière hypnotique et travaille l’attention du public en vue de rendre sensible l’évanouissement de l’être. Il s’agit d’un projet éminemment sériel et nous sommes curieux de suivre dans la durée le fonctionnement de cette tension qui s’installe entre une certaine dématérialisation des corps et la persistance rétinienne d’une image évanescente.

La compagnie Ambra Senatore (deuxième prix du public) campe avec finesse, intelligence et humour les bases d’une recherche sur la théâtralité dans la dynamique du mouvement dansé. Des bribes d’actions oscillant avec nonchalance entre la cristallisation d’un sens et l’absurde nous rendent friands de connaître le développement de ce travail qui promet un charme exquis.

Le public a plébiscité quant à lui la pièce Viola, se laissant entraîner dans la quête de l’unisson, du mouvement précisément identique que proposait Yann Raballand. Au-delà de la performance et de la virtuosité, le chorégraphe essaie de rendre sensible la qualité de présence de chacun des quatre interprètes.

Voilà des univers passionnants, des propositions bien marquées qui s’enrichiront de futurs contacts avec le public. La IIIe édition du Concours ReConnaissance est d’ores et déjà annoncée pour les 25 et 26 novembre 2011 au Château-Rouge à Annemasse.

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