ART | CRITIQUE

Complots

PMagali Lesauvage
@12 Jan 2008

La jeune galerie Metropolis accueille sous le titre générique de Complots une sélection d’œuvres de cinq artistes provenant d’horizons divers, et qui abordent avec audace tous les médiums.

D’abord sise à Lyon, la galerie Metropolis, inaugurée l’an passé dans le quartier du Marais, offre un programme exigeant d’artistes jeunes ou plus confirmés. Sans aborder de thème précis, l’exposition Complots montre un choix d’œuvres issues tant du domaine de la peinture que de celui du dessin, de la photographie, de la vidéo ou de l’installation.

La poésie est très présente dans les photographies du New-yorkais Lawrence Beck, qui reprend dans Blue Beauty (1998, Beauté bleue, même si la photographie est en noir et blanc), le thème des nymphéas, si emblématique dans l’histoire de la peinture depuis Monet.
Chez l’artiste japonais Shingo Yoshida, auteur de la vidéo Forgettable/Forget Me Not #5 (2005), la justesse onirique se double d’une dimension ironique : intervenant dans le contexte routinier qu’il observe dans les villes (ici, une vieille dame qui chaque jour donne à manger aux chats errant dans les vestiges gallo-romains de Lyon), Shingo Yoshida perturbe ce continuum quotidien par un «accident poétique» (une peluche est placée parmi les chats) et fait jouer ainsi à son personnage un autre scénario.

Autres modes d’expression plus traditionnels, le dessin et la peinture sont également présents dans la galerie grâce à l’artiste suédoise Ulrika Byttner, dont l’œuvre à l’encre de grand format nous livre les obsessions inconscientes, notamment sous forme de natures mortes empruntées à l’histoire de la peinture, et au jeune peintre Régis Gonzalez.
Le travail étonnamment puissant de ce dernier est visible dans un portrait d’enfant grand format (Sans titre, 2005), où le travail équilibré sur les volumes et les couleurs annonce une grande maîtrise du médium, mise au service d’un sujet dont il évite l’écueil principal, à savoir le sentimentalisme.

Dans un tout autre registre, le travail de Françoise Quardon rejette lui aussi toute sentimentalité, tout en se réclamant d’une certaine esthétique «glam rock». L’installation/sculpture Miss Magot Meat (2007) combine l’aspect décoratif d’effets baroques (perles, angelots, plumes, couleur rose bonbon) à l’image trash d’une femme découpée en rondelles (mais la scie est perlée…). L’artiste se met en scène dans la photographie Pute en jeune mariée abandonnée sur un banc public, le bouquet toujours à la main, et se fait alors à la fois auteure et illustratrice de son propre mythe.

Régis Gonzalez
— Sans titre, 2006. Huile sur toile. 145 x 114 cm

Françoise Quardon
— Pute, 2007. Tirage numérique. 94 x 139 cm
— Miss Maggot Meat, 2007. Sculpture, technique mixte. Dimensions variables

Ulrika Byttner
— Sans titre, 2006. Encre de chine sur papier. 150 x 290 cm

Lawrence Beck
— Arc en ciel, 2000. C-print. 50 x 60 cm
— Blue Indian Goddess, 2000. C-print. 50 x 60 cm

Greg Semu
— Sans titre, 2000. C-print. 40 x 31 cm
— Sans titre, 2000. C- print. 40 x 31 cm
— Sans titre, 2000. C- print. 40 x 31 cm

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