ART | EXPO

Color me bad

11 Juin - 01 Août 2009
Vernissage le 11 Juin 2009

Très pop, la peinture de Léopoldine Roux cherche à atteindre notre goût. Ses couleurs envahissent tous les supports afin de nous les rendre appétissants. Cette exposition risque de vous faire devenir cosmophage.

Léopoldine Roux
Color me bad

L’exposition Color me bad présente des peintures d’objets, des peintures devenues sculptures au gré du temps. La couleur est au rendez-vous et devrait séduire les papilles. L’artiste présente une peinture environnementale, formelle, parfois ludique ou fantastique, minimale, pop, sensationnelle, en continuelle expérimentataion (…) Color me bad sera le point de rencontre de pièces pensées puis réalisées en concomitance avec le lieu, suivant l’imaginaire de l’artiste et son appréhension de l’espace intérieur et extérieur de la Fondation Bullukian.

Telle Alice, Léopoldine Roux joue avec le réel et imagine un monde fantasque et ludique. Héritière post minimaliste, enrichie de culture pop, Léopoldine Roux se réapproprie des préceptes bien établis en les déjouant avec le sourire.
En résulte de grandes coulées aux couleurs sucrées, curieuses progénitures des gigantesques expansions de César et des Soft installations de Claes Oldenburg.
Mais ici, le propos porte sur la couleur, sur la peinture et son support.

Léopoldine Roux nous présente une peinture élastique, émancipée de sa toile où les formes se fondent dans la couleur exaltée : une peinture décomplexée de son support. La toile de Roux est la rue (les bâtiments, les clochers, les parkings, les trottoirs, les fontaines…) Tout est support et objet potentiel d’abstraction. Ses Urbans paintings relèvent à la fois du happening contemplatif, d’une sculpture éphémère et du concept du presque rien. En découlent de petits films narrant des situations quelque peu absurdes où l’artiste se met en scène. Léopoldine révèle un quotidien coloré aussi énigmatique que poétique comme Streetgumming , actions réalisée à New york, Osaka, Paris, Moscou et Bruxelles, qui consiste à peindre en rose les vieux chewing gums collés sur les trottoirs…»

Expansive et débordante, ludique et éclatante, la couleur chez Léopoldine Roux se fait matière éminemment tactile et séduisante. Elle se transforme en devenant un matériau qui prend presque toujours le pas sur le support et qui y gagne son autonomie. C’est le traitement de la couleur et de ses potentialités qui détermine son aspect final et octroye aux pièces leur identité… On a envie de les toucher, de les caresser, de les sentir et pourquoi pas de les goûter. Elles possèdent cette attirance suave des liquorice allsorts, ces bonbons anglais à la réglisse, aux coloris variés et improbables, mais tellement séduisants au regard.

Léopoldine Roux possède en elle ce désir de s’émanciper de la tutelle picturale et de son rapport au mur pour mieux défier l’organisation de l’espace et occuper celui-ci de façon volumétrique. Ses œuvres peuvent alors dialoguer entre elles, appuyées aux murs, posées au sol, les matières se jouant des couleurs et vice-versa. Les choses ont l’air d’aller d’elles-mêmes, de couler de source, de s’autogénérer en proliférant.

Bernard Marcelis,
(extraits actualisés de Compiler la peinture, expanser les couleurs, du catalogue de l’exposition Wintergloss, Bruxelles, 2006)

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