ART

[Colloque] Unesco : Art comme Esthétique, Ethique et Politique

12 Nov - 12 Nov 2004

Sur ce que la banalisation du politiquement correct constitue comme atteinte aux libertés et responsabilités singulières empêchant l’œuvre d’art contemporaine d’émerger phénoménologiquement comme figure de la conscience. Et sur l’enseignement artistique.

i>Art comme Esthétique, Ethique et Politique
Maison de l’Unesco

L’événement
Communiqué de presse

Après l’analyse et le développement d’une critique des manifestations de l’avant-garde proclamant la fin des utopies, le champ de réflexion de l’ouvrage Utopia 3 la question de l’art au troisième millénaire, annonçant une pensée-art en prospective, relègue la déconstruction schizophrène aux oubliettes et promet un art affirmationniste, vivifiant, novateur.

Le colloque Art comme Esthétique, Ethique et Politique, dans la continuité de cet ouvrage, ouvre un débat sur ce que la banalisation du politiquement correct constitue comme atteinte aux libertés et responsabilités singulières empêchant l’œuvre d’art contemporaine d’émerger phénoménologiquement comme figure de la conscience.
Ce colloque concerne aussi l’éducation artistique, en réunissant de façon originale et pluridisciplinaire, chercheurs et personnalités de l’art et des sciences humaines, afin de jeter les bases d’une compétence en matière d’enseignement artistique pouvant servir de référence aux décideurs institutionnels pour inscrire l’art dans l’éducation formelle et citoyenne. Ce sera l’occasion privilégiée pour encourager la réflexion sur l’art comme expression des peuples oeuvrant pour la paix et le dialogue.

Les questions qui justifient cette recherche seront les suivantes :
– L’art, motif indiciel de la représentation, tient d’abord à parfaire et à parachever les artifices du désordre déchéant (nihiliste), et au-delà de l’ordre ascensionnel (divin). A-t-il ensuite la connaissance lui permettant de s’identifier et de s’authentifier souverainement dans une Å“uvre esthétique, éthique et politique actuelle ? Agit-il enfin conformément aux attentes et aux espérances de ses pratiques artistiques, théâtre, musique, arts plastiques, littérature, danse, etc. ?

Pour cerner provisoirement le sujet, on dira :
– Si l’œuvre d’art a perdu sa fonction ontologique de continuité, de progrès, de vérité et sa crédibilité, peut-elle encore s’exercer, au lieu et autrement que dans les excès de la situation telle que nous la connaissons ? Abandonnant la connaissance des structures et du savoir qui régit nos pensées et nos actes (M. Foucault), par superposition indifférenciée de strates de pensée, peut-on l’incorporer au présent, dans le site événementiel (A. Badiou), une intensité nommée avant le nom ?

– Étant admis le passage à une société de consensus, l’homme, non aliéné au plus profond de son individualité, ni à l’exception de l’ordre tragique contingent, nécessite, à tout instant, une individualité en adaptation au plus profond de son abstraction sensori-motrice. Qu’en est-il alors du montage des catégories de vérité visuelles, auditives et trans-sensorielles ? Qu’annoncent-elles au regard d’une esthétique, d’une éthique et d’une politique formelles, dans l’extension du concept tautologique d’une vie et d’une réalité véridiques ?

– L’existence du beau, de la morale et de la justice, qui postule l’idéalité transcendantale disjointe de l’immanence matérialiste, — après avoir été longtemps intuitivement et indistinctement comprise et assimilée à la loi divine — accouche d’un art qui dans sa fonction sociale, mercantile ou médiatique, résiste à sa disparition. À ces conditions, que reste-t-il de l’affect d’une réalité intérieure, de la figure artistique « inconsciente », à partir de quoi l’individu hallucine, divinise, s’illusionne ? La croyance en l’œuvre et la croyance à l’œuvre, à l’abri de la conviction d’un savoir ou d’un procédé communicationnel esthétique, éthique et politique, peuvent-elles encore s’exprimer par le traitement des points immanents ?

– L’ordre nouveau, où chaque chose noue son identité à la surface d’un noyau caché d’historicité, se distingue mal de réminiscences du désordre ancien. L’œuvre, qui continue à enfermer deux idées simultanément, celle de la chose qui présente et celle de la chose représentée, advenant dans le redoublement du signe : vrai/faux, beau/laid, noir/blanc, etc… n’est qu’un pli de la représentation sur elle-même (Lacan). Par le détour des dieux, l’œuvre peut-elle tirer sa ressource d’une absence d’œuvre, dépassant le délire de l’insensé qui annonce le déchiffrement singulier de la discontinuité, faisant obstacle à la fonction de circulation ? Le vide séparant les choses qui ne sont plus que des simulacres, peut-il s’inaugurer dans la continuité symbolique des « réalité de fiction » une réalité/fiction univoque ? (C.G.Bruni). Après ces quelques interrogations, d’autres sont envisageables.

Intervenants
Manola Antonioli, Catherine Arnaud, Alain Badiou, Bruno Besana, Philippe Boisnard, Ciro Giordano Bruni, Pierre-Antoine Chardel, Gérard Conio, Jean-François Côté, Sylvie Couderc, Jean-Baptiste Dussert, Pierre Fresnault-Deruelle, Martin Kaltenecker, Ivan Lapeyroux, François Laruelle, Jean Lauxerois, Thierry Legrand, Marie Astrid Le Theule, Carlos Machado, Juan Marin, Denis Müller, Jean-Paul Olive, Malini Ranganathan, Alain Séguy-Duclot, Christian Sommer, Daniel Vander Gucht, Gianni Vattimo, Patrice Vermeren, Philippe Willemart, Clélia Zernik. Liste susceptible de changements.

Infos pratiques
> Lieu
Maison de l’Unesco
Salle IX
7 place de Fontenoy. Paris 7e
M° Segur
> Horaires
vendredi 12 de 9h à 22h30 et samedi 13 de 9h à 18h
> Contact
Ass.germs@wanadoo.fr
> Réservation
T. 01 42 33 75 82
www.ass-germs.net
> Entrée libre

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