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Click I hope

24 Sep - 26 Oct 2008
Vernissage le 24 Sep 2008

Les oeuvres de Julia Milner sont le fruit des nouveaux modes de communication. Qu’elles sortent tout droit d’un téléphone portable ou qu’elle appellent à cliquer, elles démontrent l’assise du monde virtuel sur le monde réel et les relations humaines directes.

Julia Milner
Click I hope

« La stratégie artistique de Julia Milner reflète clairement les changements rapides qui surviennent dans notre univers technogène.

L’intrusion de Julia Milner dans le monde de la photographie fut foudroyante et pleine d’éclat. Dans le projet « Mobilographie actuelle », l’artiste de 24 ans apparaît avec un style bien à elle.

L’exposition de ses oeuvres fut une des sensations de la Biennale internationale de Moscou « La Mode et le Style dans la Photographie – 2005 ». Le projet montre des autoportraits et des portraits d’amis et de connaissances qu’elle a pris de très près au moyen d’un téléphone portable doté d’une cellule photographique.

A l’aide de ce même téléphone, elle décore et transforme ces portraits avec une spontanéité d’enfant et obtient des images vives et expressives. Julia Milner entraîne ses personnages dans un jeu destiné à faire découvrir leur ego ou à le retoucher.

Le regard impartial de la jeune photographe, sa communication muette avec ses héros et son sens de l’humour sont le gage de la réussite de cette artiste qui fait preuve d’une douce ironie pleine de finesse envers elle-même, ainsi qu’envers l’univers glamour qui l’environne.

Agrandis jusqu’à des dimensions monumentales, les oeuvres de Julia Milner transforment les « défauts » de ces photos prises avec un téléphone portable en un style tout à fait nouveau – la « Mobilographie ». La « Mobilographie vue comme une technologie nouvelle engendre un nouveau type de réflexion esthétique qui élargit les frontières actuelles du territoire artistique.

Dans le projet vidéo « Univers », Julia Milner utilise des photographies scientifiques de l’Univers – galaxies, nébuleuses circulaires, éclipses lunaires, taches solaires, vent solaire etc., obtenues au moyen d’appareils d’une extrême complexité par les astronomes qu’elle transforme en un langage à la fois scientifique et poétique.

A travers les paysages cosmiques, on voit poindre dans ses oeuvres le principe sexuel féminin – signe totémique de l’éternelle féminité de l’Univers. La dynamique des changements de genre que l’on observe, en particulier, dans les processus artistiques, se manifeste par le fait que les signes totémiques masculins cèdent progressivement la place au principe féminin.

L’exposition de la Maison européenne de la photographie présente également le cyberprojet « Click I hope », qui a été montré au Pavillon russe de la 52e Biennale d’art contemporain de Venise.

Créant sa propre variante d’un nouveau jeu cybernétique de comportement, le net-art 2.0, basé sur les technologies les plus modernes du Web 2.0, l’artiste fait appel à la vitalité naturelle de l’homme, préférant aux stratégies réflexives la stratégie de l’action.

L’installation représente un écran luminescent connecté au projet artistique de l’artiste sur le net « Click I hope » (www.clickihope.
com), et un écran tactile permettant aux visiteurs de participer activement au projet.

La phrase « I hope », « J’espère » en 50 langues passe sur l’écran. Les participants du projet qui se trouvent sur le site peuvent, en suivant les instructions, cliquer sur une des langues proposées. Ils choisissent le plus souvent leur langue maternelle.

L’installation interactive leur répond en faisant cligner la phrase dans la langue choisie. Un compteur placé sur la même page web
indique le nombre de personnes qui ont visité le site et qui ont cliqué sur la même langue.

Le tracé des phrases s’agrandit ou diminue proportionnellement au nombre des usagers du monde entier qui cliquent dessus où qu’ils se trouvent.

Un compteur général indique le nombre total de participants à l’instant donné. Nous ne pouvons connaître les motifs qui poussent les participants à cliquer sur « I hope » en telle ou telle langue. Mais cliquer sur « I hope » n’est pas cliquer sur « I Kill », or c’est ce que font faire la plupart des jeux électroniques et c’est le message que répandent les innombrables médias.

« Click I hope » est un accumulateur virtuel d’espoir, si nécessaire pour chacun de nous. Le projet, qui a commencé en juin 2007, a réuni en une année plus d’un million deux cents clics.

Que Milner se soit tournée vers l’art cybernétique, ainsi que vers les nouvelles technologies interactives, est dans l’ordre des choses, elle ne fait qu’anticiper l’art du futur. L’apparition d’un tel art est inévitable comme conséquence du nouveau type de communication apparu dans le monde virtuel qui évince de plus en plus activement le monde réel et les relations humaines directes.

Dans cet espace virtuel l’artiste joue un rôle de démiurge qui dicte les règles du jeu alors que l’oeuvre elle-même surgit et se développe grâce à la somme des actes de chacun des participants. »

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