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Claes Oldenburg, Coosje van Bruggen. Le Grotesque contre le sacré

Avec leurs objets surdimensionnés, Claes Oldenburg et Coosje van Brugenne dressent les figures sidérantes d’un monde hors de ses gonds, lié à une inversion et à une confusion des valeurs et se livrent à une critique de la technocratie et du mercantilisme.

Information

Présentation
Éric Valentin
Claes Oldenburg, Coosje van Bruggen.
Le Grotesque contre le sacré

Les sculptures publiques de Claes Oldenburg et de Coosje van Bruggen stigmatisent le grotesque urbain et architectural des mégapoles comme Chicago ou New York.  Le gratte-ciel, de Sullivan à Mies van der Rohe, devient pour Oldenburg et van Bruggen le symptôme du grotesque tragique ou tragi-comique de la modernité. Avec leurs objets surdimensionnés, les artistes pop dressent les figures sidérantes d’un monde hors de ses gonds, lié à une inversion et à une confusion des valeurs et se livrent à une critique de la technocratie et du mercantilisme.

Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen débusquent les reliquats du sacré lié à un culte secret de l’effroi dans l’art et l’architecture de leur époque. La Pince à linge de Philadelphie, la Batte de base-ball de Chicago sont une parodie de la nostalgie du sacré présente dans l’art de Brancusi, et notamment dans sa célèbre Colonne sans fin symbolisant une métaphysique de la liberté et une conception traditionnelle du monument associée au fantasme d’une communauté organique et réconciliée.

Les antimonuments burlesques, néodadaïstes et corrosifs de Claes Oldenburg et de Coosje van Bruggen exploitent les vertus curatives du comique, contre la sanctification de la raison, de l’ordre et de la morale qui s’est imposée dans l’histoire de l’art abstrait, l’architecture moderniste et l’art des ingénieurs.
 

       
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