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Christian Floquet. Engager la peinture

Cet ouvrage se propose de revenir sur le parcours et les moment-clés de la carrière du peintre suisse Christian Floquet. Pour cet artiste, qui utilise l’abstraction géométrique, l’association de couleurs binaires et la composition en diagonale, la peinture est avant tout synonyme d’engagement total.

Information

Présentation
Arnauld Pierre
Christian Floquet. Engager la peinture

La peinture relève chez Christian Floquet d’un engagement. L’engagement d’une abstraction rigoureuse, dont les résultats visuels s’exposent dans des toiles aux dimensions souvent monumentales.

Un engagement à maintenir le tableau comme outil de vision et comme moyen d’établir une forme de dialogue avec le lieu qui l’accueille (l’espace, le mur, le volume). Le peintre associe l’utilisation d’une géométrie élémentaire, d’une composition en diagonale et d’un chromatisme binaire.

Toutes ces règles sont ici mises en pratique dans des formats rarement proposés par l’art actuel, sans volonté de basculer dans le spectaculaire.

Cet ouvrage est le premier outil critique consacré à l’œuvre de Christian Floquet. L’analyse d’Arnauld Pierre propose de revenir sur l’évolution de sa peinture et sur les moments–clés de sa carrière (la peinture moderniste, l’abstraction occidentale de la seconde moitié du XXe siècle, le courant néo-géo et une certaine scène suisse au tournant des années 1980).

Tout au long de son parcours Christian Floquet ne s’est intéressé qu’à la peinture seule, livrée à elle-même, à son impact visuel. On peut également donner quelques clefs de cette efficacité optique: l’intérêt affirmé de l’artiste pour la frontalité, la planéité, l’alliance non contradictoire de la géométrie et de l’émotion, voire de la pulsion.

«La diversité des approches de l’abstraction dans les années 1980 fait donc craquer les cadres à peine établis du néo-géo. Pour ce qui est de Floquet, l’étiquette est sinon trompeuse, du moins insuffisante: elle ferait passer sa peinture pour ce qu’elle n’est pas.

Ni abstraction au second degré, se faisant image et réalisant sa jonction avec la démarche du pop art — une représentation d’abstraction —, ni commentaire plus ou moins savant sur l’héritage formel et stylistique du modernisme — et encore moins recyclage cynique de celui-ci.

Floquet, sans nul doute, s’intéresse à l’histoire des formes abstraites, mais cette histoire n’est pas le sujet de sa peinture. Sa peinture entérine bien la perte du modernisme, mais ne s’en fait pas pour autant la déploration. Elle tente au contraire d’en sauver l’essentiel: une morale de l’engagement doublée d’une forme de sincérité dans l’acte de peindre.

Son choix de l’abstraction et du vocabulaire moderniste ne relève donc pas tant de l’esthétique que de l’éthique — une attitude qui, au début des années 1980, n’avait rien d’attendu. (…)»
Arnauld Pierre

Christian Floquet est né à Genève en 1961.