ART | EXPO

Chemin de faire

10 Juin - 22 Juil 2006
Vernissage le 09 Juin 2006

Vincent Olinet combine un travail de sculptures, de photographies et de dessins. La galerie Laurent Godin présente sa première exposition personnelle et publie à cette occasion Mon chemin de faire. L’installation présentée se compose de tronçons de rails et de sérigraphies dessinées.

Vincent Olinet 
Chemin de faire

Des rails, formes brutes, une esthétique fonctionnelle. Des damiers et des bandes, motifs de mises en garde mais tapisserie hypnotisante. Des slogans, des phrases stupides, une pensée mécanique, qui rebondit, s’associe, se combine, invite et perd le lecteur. Le chemin de faire devient un plateau de jeu dégénéré, un déplacement rythmé, un processus de création.

Le chemin de faire est un jeu de construction qui n’invite pas le joueur mais qui parle au lecteur. L’installation se compose de deux parties, des tronçons de rails et des sérigraphies dessinées.

Comme les damiers et les bandes qui autorisent un fondu entre chaque dessins, et créent une tapisserie démesurée, les rails se suivent et fabriquent un nouveau parcours. La fonctionnalité n’existe plus, reste l’artefact, la fabrication mécanique. Ils n’attendent plus le train qui roulerait dessus, ils n’ont pas été fabriqués pour cela. Ils sont la matière fabriquée par l’Homme, dénuée de confort mais parfaitement efficace. Ce design répond à un besoin, et si petit serait le tronçon de rail qu’il créerait à lui seul des kilomètres de voie. Le chemin que créent les rails se déplace tout seul et réinvente son espace.

Chaque dessin naît d’un motif sérigraphié. Les damiers et les bandes constituent un décor du quotidien, motifs d’avertissement, de mise en garde, de jeu. Un espace de création, qui avec la contrainte de fabrication apporte un nouveau sens à la création du dessin. Dans un flot d’informations, où le silence n’existe pas, les lettres remplissent les blancs, les formes géométriques s’assemblent comme autant d’images mentales.

Chaque dessin devient une clé de lecture, qui interroge et remet en cause le chemin de faire en entier. Chargés de sens, ils semblent s’adresser à tout le monde en même temps qu’à personne. L’anglais est un bon matériau, universel, rapide et efficace. Haché, combiné, traduit, il créé les accidents, les jeux de mots. A l’image des slogans et des milliers d’informations que l’on recoit en permanence, il s’agit de créer un nouveau fouillis, où tout se combine et s’assemble, s’approuve et se contredit, mais où une poésie brute se recréé toute seule, la musique de la pensée.

Vincent Olinet est un enfant terrible. Il laisse entrevoir le monde à travers une vision toujours insolite et particulière, faite de perspectives alternatives et de narrations fantastiques. Concentrée sur elle-même sans jamais basculer vers un orgueil pompeux, son œuvre est d’une frivolité sérieuse, où le jeu et les plaisirs sont montrés pour leur qualité et leur importance. Jonglant avec des sujets et objets populaires, Vincent Olinet parvient à les saboter selon ses caprices et son imagination délirante, donnant lieu à des installations et des dessins extatiques détachés de ce monde.

Sookoon Ang

Publication
Vincent Olinet – mon chemin de faire
112 pages, co-édition galerie Laurent Godin / Onestar press.
Avec le soutien de l’ENBA, Lyon.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Anne-Lou Vicente sur cette exposition.
Pour accéder à cet article, cliquez ci-dessous.

critique

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