ART | EXPO

Le temps pour horizon

11 Juil - 31 Oct 2020
Vernissage le 10 Juil 2020

L’exposition « Le temps pour horizon » invite à découvrir l’histoire du château d’Oiron par le nez. Les installations olfactives de Julie C. Fortier ressuscitent les anciennes occupantes des lieux comme autant de spectres parfumés.

La québécoise Julie C. Fortier vit depuis plusieurs années en France, où elle s’est formée à l’école de parfumerie Le Cinquième Sens en 2015. Elle présente quatre installations olfactives qui s’ancrent dans l’histoire du Château d’Oiron, dans le cadre de l’exposition « Le temps pour horizon ».

« Le temps pour horizon » : les spectres parfumés du château d’Oiron

De salle en salle, les visiteurs du château d’Oiron sentiront différents effluves de parfums, qui les plongeront dans l’histoire des lieux et ressusciteront, par les sens, ses anciennes occupantes. En effet, chaque odeur correspond à l’une des femmes qui ont laissé une trace dans le château, depuis sa construction au XVIe siècle : Hélène de Hangest, Jacqueline de la Tremoille, Françoise de Brosse, la Marquise Athénaïs de Montespan ou la dernière Vicomtesse d’Oiron.

Ces spectres olfactifs surgissent dans le cadre de trois installations, regroupées sous le nom de Fantosmies (2020) – terme qui désigne le fait d’halluciner une odeur, sans que le corps auquel elle devrait être attachée ne soit présent. L’œuvre cherche à la fois à retranscrire l’effacement du rôle des femmes dans l’histoire du monument, qui ne subsistent bien souvent qu’au travers de textes écrits par des hommes ; mais également à imposer leurs présences comme incontournables. « Obligé de respirer, le spectateur est obligé de sentir. Cet aspect paradoxal d’une absence pourtant présente, invisible mais intimement pénétrante me captive », explique Julie C. Fortier.

« Le temps pour horizon » : les fragrances saisonnières d’un lieu

Le travail de Julie C. Fortier est d’autant plus ancré dans le château d’Oiron qu’elle utilise les plantes odorantes présentes à ses abords pour en faire des fragrances. Pendant un an, elle s’est rendue sur place chaque mois afin de collecter des végétaux. Son œuvre Lux (2020) se compose ainsi de douze dessins olfactifs – un pour chaque mois de l’année – qui retracent l’évolution saisonnière de la flore du château. Il s’agit d’une exploration sensorielle du lieu, à la fois enracinée dans son espace forestier, mais aussi dans sa temporalité cyclique annuelle. Le visiteur peut ainsi découvrir, en plein été, les parfums hivernaux ou printaniers du château d’Oiron.

AUTRES EVENEMENTS ART