LIVRES | MONOGRAPHIE

Céleste Boursier-Mougenot

Céleste Boursier-Mougenot élabore des dispositifs à partir de situations, d’objets du quotidien et d’appareils, dont il extrait le potentiel sonore et musical. Cette monographie intègre notamment, une conversation entre l’artiste et Daria de Beauvais, commissaire de l’exposition au Palais de Tokyo, un essai de Frédérique Aït-Touati et un portfolio.

Information

Présentation
Frédérique Aït-Touati, Céleste Boursier-Mougenot, Daria de Beauvais
Céleste Boursier-Mougenot

Présentés exclusivement dans les lieux d’art contemporain, les travaux de Céleste Boursier-Mougenot (né en 1961 à Nice, vit et travaille à Sète) sont à considérer avant tout comme ceux d’un musicien. Après avoir été compositeur jusque dans les années 1990, il entreprend de donner une forme autonome à sa musique en réalisant des installations.

À partir de matériaux, de situations ou d’objets les plus divers dont il extrait un potentiel musical, il élabore des dispositifs qui étendent la notion de partition aux configurations hétérodoxes des matériaux et des médias qu’il emploie pour générer, le plus souvent en direct, des formes sonores qu’il qualifie de vivantes. Déployé en relation avec les données architecturales ou environnementales des lieux d’exposition, chaque dispositif constitue le cadre propice à une expérience d’écoute en livrant, au regard et à la compréhension du visiteur, le processus qui engendre la musique.

Céleste Boursier-Mougenot considère, en premier lieu, le livre comme de l’espace, un support pour l’expérience du lecteur, dans lequel il est question de faire entrer du temporel, le temps de la lecture.

Coéditée avec Les presses du réel, la collection de livres monographiques dans laquelle s’inscrit cet ouvrage est publiée en lien avec les expositions du Palais de Tokyo. Richement illustrés, comprenant de nombreuses vues de l’exposition, accessibles à tous, ces livres permettent de poursuivre l’expérience de la rencontre avec l’œuvre de l’artiste.

Les propos des artistes, les contributions inédites de théoriciens, de critiques d’art et de commissaires d’expositions permettent de mieux comprendre le parcours de chaque artiste et la genèse de son projet au Palais de Tokyo. Le lecteur peut ainsi assister au cheminement d’une pensée. Des vues d’atelier, reproductions d’œuvres, documents préparatoires et images de référence témoignent des processus créateurs et complètent entretiens et essais.

Attentif à l’émergence de nouveaux talents dans le domaine du design graphique, le Palais de Tokyo a confié la conception graphique des premiers titres de cette collection au graphiste et artiste Xavier Antin.

Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition personnelle de Céleste Boursier-Mougenot au Palais de Tokyo, «acquaalta», du 24 juin au 13 septembre 2015.

«Il y a longtemps que Céleste Boursier-Mougenot joue avec les éléments et les êtres de la nature, les déplace à l’intérieur de lieux d’exposition: oiseaux, pierres, vent. Il s’empare cette fois du plus insaisissable. Et prenant au sérieux l’invitation qui lui est faite d’occuper un espace immense, il l’inonde. acquaalta ou le Palais de Tokyo transformé en lac, en immense réservoir, en palais vénitien — un palais où l’eau serait à l’intérieur, permettant de parcourir en barque une Venise mentale, souterraine.

L’artiste a bricolé pour nous un univers clos dont la logique nous apparaît progressivement. Un monde aux règles modifiées, un univers préparé, comme on parle de piano préparé. Un espace à expérimenter où tout est en interaction et en rétroaction, où l’eau induit les mouvements des visiteurs qui, filmés, produisent des images et des sons projetés et reflétés sur toutes les surfaces en une boucle associant signaux humains et non-humains, eau, électricité, reflets, synapses.

Suivant un processus circulaire de “feedback” et de transcodage, les données enregistrées passent par les caméras avant d’être rediffusées sous forme d’images et de son. D’une surface à l’autre, d’un médium à l’autre, les images sont ainsi transformées, retardées, en une série de traductions des signaux: la circulation des flux engage des transformations et des distorsions qui sont la condition même de leur transport.

Flux électrique, flux de l’eau, flux de la lumière, flux sonore, chacun est saisi dans les différents courants de ces ondes jusqu’à leur indistinction, au sein d’un environnement fluide aux contours indéfinis dans lequel le visiteur est soumis à une expérience esthétique modifiée.» (Frédérique Aït-Toutati)

Sommaire

— Univers préparé, par Frédérique Aït-Touati
— Vues de l’exposition «acquaalta», 24.06 – 13.09 2015, Palais de Tokyo
— Chorégraphie Zombie. Conversation entre Céleste Boursier-Mougenot et Daria de Beauvais
— Notices d’œuvres
— Version anglaise