DESIGN | EXPO

Phenomena

13 Sep - 09 Nov 2019

Avec "Phenomena", la Galerie Maria Wettergren propose une exposition monographique de l'artiste danoise Cecilie Bendixen. Composant des sculptures et installations textiles, Cecilie Bendixen conjugue tissu, acoustique et architecture, en développant des structures qui absorbent les sons.

La nouvelle exposition de la Galerie Maria Wettergren, « Phenomena », présente des sculptures textiles de l’artiste et architecte danoise Cecilie Bendixen. Au-delà de la seule qualité esthétique, Cecilie Bendixen poursuit une recherche entrelaçant textile, architecture et acoustique. Avec, pour point de départ, une double question. Celle de savoir comment le textile peut former ou influencer les sons, d’une part. Et, inversement, comment les sons peuvent former ou influencer le textile. De cette recherche sont notamment nées des sculptures et installations à la fois poétiques et dynamiquement structurées par leurs propriétés acoustiques. Celle, essentiellement, d’absorber les sons. Pour l’exposition « Phenomena », la Galerie Maria Wettergren présente ainsi une petite dizaine de pièces, conjuguant avec délicatesse textile, son et espace. À l’instar de Moon Disc Rays from the East (2019). Un vaste disque d’un mètre vingt de diamètre, mêlant cadre en bois (bouleau), laine de verre et fils de polyester.

« Phenomena » : les sculptures de Cecilie Bendixen à la Galerie Maria Wettergren

Élément mural ou mobile à placement libre, Moon Disc Rays from the East modifie le confort acoustique tout en créant un point de focal pour les yeux. Dans des tons blanc satiné, ses motifs filaires géométriques ont presque quelque chose d’arachnéen. La précision et la régularité du tissage n’empêchent cependant pas de légères variations. Et comme une roue micro-dentée, mécanisme d’horlogerie, le fil passe et repasse, formant un disque multi-circulaire. Tandis que la texture satinée du fil réfléchit diversement la lumière. Livrant ainsi une pièce plutôt compacte dans son tissage, telle une lune pleine. À cette collection de disques (Moon Disc et Sun Disc, pièces uniques) s’adjoint une collection de pendants plus vaporeux. Également élaborés pour maximiser leurs propriétés d’absorption des sons, ces pendants lumineux mobilisent des matériaux textiles de pointe comme le PTFE et le PVDF.

Cecilie Bendixen : des sculptures conjuguant textile, architecture et acoustique

PTFE et le PVDF ? Tout simplement du polyvinylidene fluoride et du polytetrafluoroethylene. Mais plus simplement encore : du téflon (breveté par du Pont de Nemours) et l’une de ses variantes améliorées. Combinant propriétés intrinsèques des textiles et modulation des circonvolutions (réverbération), les pendants lumineux de Cecilie Bendixen se déploient comme autant d’élégants froissés dans l’espace. Art du pli, du drapé, dans l’histoire de l’art comme en philosophie… Il y a beaucoup d’échos dans ces pièces qui pourtant absorbent les sons. Matières à penser, à rêver, à méditer, tel le pendant Much (2016), les pièces de Cecilie Bendixen ne sacrifient pas la beauté sur l’autel de l’intelligence, ni l’inverse. Ingénieuses et gracieuses, elles participent à l’avancée des recherches et développements en matière d’écologie acoustique. Pièces uniques, chaque création de Cecilie Bendixen conjugue avec le plus grand soin matériaux choisis, formes, dimensions et rapports à l’espace environnant (acoustiques, visuels, haptiques).

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