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Ce qui fait danse: de la plasticité à la performance

Ce volume espère dégager une esthétique de la création, de l’acte créateur, partant à la fois des tentatives les plus récentes de la danse pour se donner un espace de pensée et des nombreuses interactions entre le champ de la danse et celui de la plasticité, qui tous deux se confrontent aux notions de forme et de figure, aux relations du mouvement et du tracé.

Information

Présentation
Georges Didi-Huberman, Adnen Jdey, Edwige Phitoussi, Daniel Sibony, Michel Guérin,…
La Part de l’oeil n°24. Ce qui fait danse: de la plasticité à la performance

« Oui, ce corps dansant semble ignorer tout le reste, ne rien savoir de ce qui l’environne. On dirait qu’il s’écoute et n’écoute que soi ».

« Quoiqu’elles aient le pouvoir de susciter une adhésion spontanée, presque sans réserve, et bien qu’elles conservent encore des points d’appuis les plus féconds, bien des formules en effet – à l’instar de ce très bel énoncé de Paul Valéry – ne semblent peut-être avoir d’autre mérite que de soulever plus d’interrogations et de problèmes qu’elles n’en résolvent, ou de n’offrir paradoxalement d’autre possibilité à la philosophie que celle, disons transcendanrale, d »’exulter » devant un corps dansant, c’est-à-dire, en un mot, de se taire au lieu d’assumer la condition encore impensée de la danse, de prendre acte aussi bien de la singularité que de la part d’irréductibilité de cet art tu.

Or, si cela ne doit pas pour autant rendre obsolète l’isolement dans lequel l’esthétique a relativement confinée la danse, et s’il faut reprendre plus patiemment encore les termes d’une telle possibilité paradoxale – avec laquelle il est devenu à tout le moins difficile de s’accorder -, comment tenter alors de retrouver, sous le caractère délibérément flottant de ce qui fait danse, toute la charge d’audace et de paradoxes qui définirait ce que nous convenons d’appeler « danse contemporaine » ? Comment, et avec quels outils conceptuels, dégager toute la potentialité d’extension problématique qui serait celle d’une pensée propre au geste dansé ?

Et pour peu que nous l’envisagions dans sa stricte radicalité, c’est-à-dire hors de l’assujettissement à une hiérarchisirrion catégoriale ou normative, ne devrons-nous pas plutôt accepter que la danse en vienne à imposer la loi de son « bougé » à la pensée esthétique, qu’elle confionre le champ de l’art et de la plasticité à ses propres limites, et qu’elle commence, enfin, par soustraire son propre effort au silence suspensif de la théorie ? »

Adnen Jdey