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Catharina Van Eetvelde.

PJuliette Delaporte
@12 Jan 2008

Catharina Van Eetvelde présente Glutamic Acid : cette exposition en quatre dessins et une animation explore les limites du dessin et du corps humain, dans un tourbillon d’associations libres.

L’exposition Glutamic Acid de Catharina Van Eetvelde comporte quatre dessins inédits et une animation. Quel que soit le support utilisé, l’artiste privilégie l’extrême sobriété du trait qui confine parfois au schéma géométrique: seul le contour importe dans un univers qui tire sa poésie de l’abstraction scientifique.

En effet, l’artiste cherche l’humain au-delà de son enveloppe charnelle et jusqu’à ses neurones, ses cellules fondamentales: l’animation Glu est constituée d’un ensemble de dessins, en noir et blanc, montés entre eux, pour figurer les métamorphoses successives d’une jeune fille mi-homme, mi-robot.

Tout au long des trois minutes de l’animation, cette figure bionique ne cesse de se désintégrer et de se régénérer, de ses éléments microscopiques, en passant par des diagrammes ou une cartographie scientifique, jusqu’au corps reconstitué. L’imagerie étrange et l’esprit des mangas futuristes affleurent lorsque la créature en constante mutation explose en mille particules sous le coup d’une forte expiration.

En se décomposant, la jeune fille découvre non seulement son armature interne, mais également les principes formels du dessin à l’origine de toute figure : deux lignes se croisent pour esquisser un visage, deux points indiquent les yeux.

Le cycle de construction de la jeune fille bionique et celui de la figure dessinée se chevauchent dans un processus qui semble infini : la musique répétitive qui rythme inlassablement le défilement des images, souligne cette perpétuelle reconduction du cours de la création.

Les deux yeux de la jeune fille se retrouvent très souvent au long de l’animation comme d’imperturbables témoins hypnotisés par cette inéluctable répétition.

Les quatre dessins exposés synthétisent les préoccupations de l’artiste : les deux dessins regroupés sous le titre Extended identity inventent des structures inédites et étranges grâce à un dessin géométrique et les deux portraits figurent deux visages très expressifs poursuivis par des corps traités sous forme d’aplats et de construction géométrique.

À noter le désir de rencontre de Catharina Van Eetvelde avec le public des galeries : lors du vernissage, elle vendait pour un euro ses dessins sous forme de grands posters. Une manière de rendre vivante et abordable sa recherche plastique.

Catharina Van Eetvelde
— Extended identity, 2007. Aquarelle , feutre et acrylique sur papier. 110,5 x 74,5 cm.
— Extended identity, 2007. Aquarelle, feutre et acrylique sur papier. 85 x 65,5 cm.
— High Barney Betty Old, 2007. Aquarelle, feutre et acrylique sur papier. 130 x 164 cm
— High Barney Betty Old, 2007. Aquarelle, feutre et acrylique sur papier. 130 x 164 cm.

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