ART | EXPO

Casus belli

02 Oct - 19 Déc 2009
Vernissage le 02 Oct 2009

Pour son exposition Casus belli, Nicolas Milhé, artiste "émergent" récemment remarqué sur la scène nationale, présente un ensemble d’oeuvres qui met l’art à l’épreuve de l'architecture "degré zéro".

Nicolas Milhé
Casus belli

L’exposition s’inscrit dans le cadre de Collections D’automne proposant, de septembre à décembre 2009, un vaste panorama des activités des Fonds régionaux d’art contemporain membres de l’association Platform.

Le « degré zéro » de l’architecture est le point de départ de Nicolas Milhé et recouvre, en écho au titre qu’il a choisi pour son exposition (Casus belli : cas de guerre ou causes de guerre) des considérations guerrières. Ce faisant, Nicolas Milhé intègre dans ses oeuvres la double dynamique qui anime les constructions élevées lors de
conflits armés : elles sont à la fois conçues en un minimum de temps pour être efficaces un maximum de temps.

Ainsi, il réalise un monolithe en béton, module illustrant parfaitement un type d’architecture qui s’élève en hauteur et sans fondation (l’oeuvre a été récemment acquise par le FNAC). Au Frac Aquitaine, il conçoit une meurtrière dont la fente centrale permet de percevoir au seuil de l’exposition les divers éléments en présence (sans les deviner tous). Plus loin, on découvre l’oeuvre Casemate qui relève d’un principe de vie réduite sous un bunker à l’abri d’un rocher, ainsi que Bêta-Sommergibili, réduction de la base sous-marine de Bordeaux ayant servi de plateforme militaire allemande durant la Seconde guerre mondiale.

Dehors, l’oeuvre monumentale Respublica, installée au sommet des silos à grains, semble désigner un territoire tout aussi précis qu’élaboré (la « chose publique », la République). Si l’enseigne lumineuse, entre terre et ciel, incite notre réflexion à prendre de la hauteur, d’autres oeuvres sont volontairement plus « terre à terre ». À commencer par une photographie de petit format représentant une troupe folklorique de musiciens des Andes faisant face à un groupe de Roms ou de tsiganes, en pleine rue : d’aspect anecdotique, l’image constitue, d’après Milhé, une « zone de contact » dont les deux clans, décontextualisés, s’opposent autour d’une frontière virtuelle.

Nicolas Milhé crée des « réduits défensifs », des « machines à survivre » considérant le sentiment de menace paradoxalement comme « valeur-refuge », valeur en soi, et l’armement comme pierre angulaire d’un système où la vie est encore possible. « L’art de la guerre, explique l’artiste, vise à constituer un lieu impropre à l’homme, là où, précisément, se trouvait son habitat naturel ».

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