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Cassandre/Horschamps n°59

Désormais à double entrée, cette revue hors-norme continue de poser des questions pertinentes et de gratter là où ça fait mal. D’un côté, Horschamps qui s’intéresse aux relations artistes/institutions parfois conflictuelles (squats, théâtres); de l’autre, Cassandre, qui va à la rencontre des acteurs et penseurs contemporains.

— Directeur de la publication : Nicolas Roméas
— Parution : automne 2004
— Format : 30,50 x 24 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 72
— Langue : français
— Prix : 8 €

Éditorial
par Nicolas Roméas (extrait)

Non, nous ne nous lasserons pas de le dire, il n’y a pas d’alternatives. Sans volonté politique aux plus hauts niveaux, sans désir vrai de prendre la culture et l’art enfin vraiment au sérieux, sans regard informé et documenté sur la place occupée dans l’histoire des hommes par cet outil, nous n’avancerons que millimètre après millimètre. Et — comme on le voit avec les propos abjects d’un fameux patron de chaîne qui s’insulte lui-même (on n’a plus besoin de le faire) — pour mieux reculer. Certains artistes ne désarment pas, avec ou sans moyens, reconnus ou non, ils s’obstinent à fabriquer un art à la fois exigeant et ouvert. Et, comme par hasard, ceux qui sont les plus courageux, les plus tenaces, sont souvent aussi les plus talentueux. C’est le cas de William Petit, qui, avec la compagnie Rialto, vient de nous offrir un moment artistique d’une rare qualité artistique et humaine au couvent des Récollets. Mais il y en a d’autres, beaucoup d’autres aujourd’hui, qui sont en butte, un peu partout en France, à l’incompréhension de tutelles – dites de « gauche » ou de « droite » —, qui ne prennent toujours pas le temps de réfléchir à l’importance du geste artistique pour une civilisation.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Cassandre)