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Cassandre n°53

Cassandre reste à la campagne pour continuer à défricher et révéler les talents nichés en régions. Arts de la scène et de la rue côtoyent les lieux de la création artistique marginale : l’art populaire, le Centre culturel suisse, l’actualité des squats mais aussi une critique âpre de l’exposition « Ce qui arrive » à la Fondation Cartier.

— Directeur de la publication : Nicolas Roméas
— Parution : mai-juin 2003
— Format : 30,50 x 24 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 60
— Langue : français
— Prix : 5,50 €

Éditorial
par Nicolas Roméas

Continuons encore un peu à explorer les campagnes, ça fait du bien par les temps qui courent, ainsi que les zestes de dérision offerts par nos amis Deshoulières, Livchine et Benoît Szakow.
Continuons à suivre, découvrir, observer, les démarches fortes et sincères qui nous autorisent à croire que l’art n’est pas encore entièrement aux mains des gestionnaires.
Continuons à imaginer qu’une pratique de l’art préoccupée de l’humain puisse prévaloir dans notre société.
Continuons à chercher les moyens pour que ce soit possible.

Saurons-nous à temps enrayer le mouvement de déliquescence de notre service public de la culture, apparemment inexorable ?

Saurons-nous, en cette période ultra-sécuritaire, faire comprendre à nos élus et à nos fonctionnaires que ceux qui s’efforcent de relier leur pratique de vie quotidienne à leur désir d’art en investissant des lieux abandonnés pour en faire des « squarts », ne sont pas des gens dangereux, mais au contraire des chercheurs d’avenir.

Saurons-nous, ici, maintenant, redresser la barre d’une pensée sur l’art et la culture, sur la démocratie culturelle et artistique, en grave danger de déshérence, dans un pays qui en fut le gardien et le héraut ?

Saurons-nous construire des espaces de pensée et de vigilance qui permettent de protéger et de défendre les démarches exigeantes de ceux parmi les artistes qui refusent de baisser la garde et d’être purement et simplement transformés en outils des pouvoirs politiques ?

C’est ce que nous nous efforçons de faire avec le groupe REFLEX(E), en amorçant la création d’un Parlement de la démocratie culturelle dont la naissance sera annoncée le 15 juin en Rhône-Alpes.

PS : Pas trop de bonnes nouvelles ces temps-ci et beaucoup d’inquiétudes. Les listes de diffusion/discussion de Cassandre/Horschamp, notamment artsoc@horschamp.org, font circuler de nombreuses informations utiles en cette période incertaine, n’hésitez pas à les utiliser, ainsi que les sites Horschamp.org destinés à faire circuler des informations sur les actions culturelles et artistiques, et Passeurs.org, que vous pourrez vous-même alimenter en temps réel).

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Nicolas Roméas)