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Carte Blanche à Dolores Marat

16 Juin - 16 Juin 2007

A l’occasion de sa Carte blanche, l’artiste a sélectionné un ensemble d’images appartenant à différentes séries (New-York, Paris) qu’elle a réalisées entre 1985 et aujourd’hui.

Dolores Marat
Carte Blanche à Dolores Marat

Pris furtivement avec son Leica, ses clichés ont pour sujets les lieux de passage comme les cafés, les rues, les villes, les métros ou encore les lieux de spectacles (cirques, zoos, foires, théâtres) saisis hors des moments de représentation ou dans leur hors champ, comme par exemple une rangée de sièges dans un vieux cinéma, où est venu s’échouer près d’elle un cowboy solitaire.

Le paradoxe et la fascination que provoquent les images de Dolorès Marat tient à l’instantanéité de la prise de vue (une image saisie sans préparation ni mise en scène) et à la technique qu’elle utilise, qui au contraire requiert un traitement et une patience presqu’anachroniques. Depuis 1981, elle tire en effet ses images avec la technique Fresson*, un procédé au charbon ancien utilisé par les photographes pictorialistes au XIXe siècle et qui nécessite plusieurs jours de travail sur une seule image.

Ainsi, certaines des photographies de Dolorès Marat sont baignées d’une lumière proche du clair-obscur. Les scènes de rue newyorkaises ou parisiennes se trouvent arrachées à la banalité et déjà investies d’un charme ou d’une angoisse. Si le traitement des images convoque parfois la peinture classique, le sujet des photographies de Dolorès Marat est définitivement contemporain. La présence humaine y est solitaire et urbaine, comme dans les peintures d’Edward Hopper. Dans l’escalator du métro parisien, une femme perdue dans ses pensées, nimbée a la même beauté mystérieuse que Grace Kelly dans les films d’Alfred Hitchcock. Les références au cinéma affleurent en effet ici et là dans les photographies de Dolorès Marat. L’ambiance angoissante des images comme postcolorisées rappellent certains films du maître du suspens ; un ciel criblé d’oiseaux convoque le film éponyme. Des salles de spectacles immenses et baignées d’une lumière rouge pesante évoquent les espaces si caractéristiques des films de David Lynch, où la présence humaine semble toujours menacée.

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