ART | EXPO

Sorry I’m Not Photogenic, je préfère les contacts physiques

01 Déc - 20 Jan 2019
Vernissage le 01 Déc 2018

L’exposition « Sorry I’m Not Photogenic, je préfère les contacts physiques » présente à la galerie Les Bains-Douches d’Alençon les œuvres pluridisciplinaires de Camille Tsvetoukhine. Ses peintures, installations, vidéos et textes à la forte dimension narrative expriment l’inquiétude face à un monde de plus en plus difficile à cerner.

L’exposition « Sorry I’m Not Photogenic, je préfère les contacts physiques » à la galerie Les Bains-Douches, à Alençon, réunit des peintures, installations, vidéos et textes de Camille Tsvetoukhine.

Camille Tsvetoukhine, une œuvre plastique à la forte dimension narrative

Les œuvres de Camille Tsvetoukhine, déployées sous la forme de multiples médiums, objet, sculpture, installation, écriture, performance, des peinture ou encore vidéo, prend sa source dans la narratologie, qu’elle soit d’origine littéraire, poétique, mythologique ou cinématographique. A partir d’éléments préexistants, l’artiste crée, à travers des pièces dont elle fabrique elle-même tous les éléments, des fictions qui relient les histoires individuelles à l’histoire collective.

Ainsi, les réalisations exposées se sont nourries de livres, vidéos et émissions de radio lus, vues et entendues par Camille Tsvetoukhine, et en particulier le recueil de courts textes « Le Langage de la nuit » d’Ursula K. Le Guin, écrivaine américaine de science fiction et de fantasy connue pour avoir introduit dans ces genres des thèmes humanistes, féministes, religieux, politiques, sociologiques ou encore écologistes. Surtout, Ursula K. Le Guin a défendu les littératures de l’imaginaire, souvent dépréciées face aux littératures dites réalistes, critiquant la relégation de la fiction au rang de loisir par une société vouée aux seuls profit, efficacité et productivité.

Peintures, installations et nouvelle renvoient l’image d’un monde difficile à cerner

On reconnaît l’influence d’Ursula K. Le Guin dans les œuvres de Camille Tsvetoukhine qui forment un univers dans lequel on pénètre comme on entrerait dans un récit. La trame narrative qui se déploie à travers chacune d’elles est particulièrement évidente dans une courte nouvelle imprimée, intitulée Are You Real? et mise à la disposition du public dans un espace propre. L’histoire fantastique qu’elle relate porte, comme les écrits d’Ursula K. Le Guin, une critique de l’obsession de rationalité et de certitude scientifique de la civilisation occidentale moderne.

Dans les peintures, installations, objets cotonneux et aquarelles déployés sur les murs et dans l’espace, se mêlent des architectures hybrides, des formes organiques d’yeux, organes et membres humains, des instruments numériques… Les corps y sont comme transparents et fragmentés, renvoyant la vision d’un monde inquiétant qui est le nôtre, où l’individu est sans cesse livré au regard des autres, vidé de sa substance, en même temps que morcelé par les multiples tâches qu’il accomplit.

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