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Busby le magnifique

Communiqué de presse
Busby Berkeley
Busby le magnifique

Horaire : 20h

Pour rendre hommage à Busby Berkeley, la Cinémathèque présente l’unique film qui a été réalisé sur lui, par André S. Labarthe (1967), ainsi qu’un montage inédit de ses plus belles séquences. 

Le thème des chorus girls et des revues hante la mémoire collective. C’est à la fois un divertissement sophistiqué, populaire et une mise en scène du désir.

Busby Berkeley fut l’homme de spectacle qui inventa cette écriture de rêve, ces houles de danseuses et de danseurs surgis de nulle part et se déplaçant selon des lignes oscillantes et des symétries vertigineuses.
Dance-director à Broadway, il fut invité à rejoindre Hollywood en 1930, puis il entra à la Warner. Il mit alors au point son système et ses inventions au cours d’un grand nombre de films dont les numéros demeurent historiques. Constructions et déconstructions immédiates de figures géométriques dessinées par les corps de créatures de rêve dont les jambes interminables miment en rythme la mécanique impeccable de machines lancées a leur paroxysme…

C’est l’époque du culte du rythme (le jazz), de la vitesse, et du sport qui confond volontiers anatomie masculine et féminine. Sur les scènes des studios à Hollywood les danseurs et les danseuses rangés comme des allumettes glissent, défilent, sourient, figures impeccables et abstraites délicieusement reflétées à l’infini. La sexualité y est omniprésente, diffuse, aérienne, aquatique, un monde de désir purement artificiel où tout devient possible.

Il est intéressant que l’une des inventions dont Busby Berkeley était d’ailleurs le plus fier fut la manière avec laquelle il réussit à rendre invisible sa caméra, qui filmait devant des miroirs. Trucage enfantin, magnifique, qui signifie aussi que l’on est dans l’univers de Méliès, de l’illusion, de la prestidigitation. Rien n’est vrai dans les créations de Busby Berkeley, mais tout y est bien plus que vrai que le vrai. Ces changements à vue, ces métamorphoses continuelles vers lesquels il nous entraîne sont bien la mise en abyme du regard du spectateur.