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Burri sans frontière

03 Mai - 04 Juin 2011
Vernissage le 03 Mai 2011

Le travail de René Burri — des photographies prises dans le monde entier sur plusieurs décennies — est largement connu. Certaines de ces images sont devenues de véritables icônes de la photographie: le Che avec son cigare, les quatre hommes marchant sur le toit d’un building à Sao Paulo, les plages de Copacabana... Mais il y en a encore bien d’autres à découvrir.

René Burri et Angela Weyersberg
Burri sans frontière

L’anecdote est connue: à l’âge de 13 ans, envoyé en ville de Zurich par son père qui l’avait prévenu qu’une personnalité y était attendue, René Burri saisit au vol Winston Churchill debout dans une décapotable. Une image superbe et prophétique.

Après une formation à l’École des arts appliqués de Zurich, René Burri commence les reportages. Un travail sur des enfants sourds-muets près de chez lui sera publié dans Life Magazine et lui permet, avec l’appui de son mentor David Seymour, d’intégrer la prestigieuse agence Magnum. «C’est lui qui m’a jeté dans le photojournalisme», raconte-t-il.

Les années suivantes constituent un véritable âge d’or pour la presse magazine. René Burri court le monde avec son Leica. Son moteur: «La curiosité. Je voulais quitter mes montagnes, mais je ne pouvais pas échapper à l’Homme. C’est l’Homme, toujours, qui m’a intéressé». Chine, Mexique, Tchécoslovaquie, Cuba, New York, le Sinaï… Longue est la liste des pays sillonnés, des événements dont il a été le témoin, des personnalités dont il a fait le portrait. L’actuel printemps arabe lui rappelle les émeutes et les soulèvements dont il fut le témoin en Égypte, en Libye ou en Irak.

Ce grand reporter, qui fêtera ses 79 ans le 9 avril, pense-t-il que la photographie de presse a un avenir? «Il le faut. Bien sûr, tout a changé. Aujourd’hui, une photo peut être publiée très vite après avoir été prise. À l’époque, j’envoyais mes pellicules par avion, après avoir écrit les légendes. Certaines ont été censurées, d’autres perdues… Mais si le mode de transmission a beaucoup évolué, l’essentiel demeure: mettre son nez dans l’histoire, aller au delà de la surface. Les jeunes photographes ont un rôle essentiel à jouer. Il leur faut un oeil, du cÅ“ur et des pieds»!

Pour le catalogue que Reporters sans Frontières a choisi de consacrer à René Burri cette année, le photographe, l’oeil toujours malin et en alerte, a fouillé dans ses archives et en a ressorti des trésors. Il en a tiré une centaine d’images, illustres et inconnues, reproduites dans le catalogue et dont une sélection est proposée en tirages originaux en exclusivité à la galerie Esther Woerdehoff.

Sur invitation de René Burri, la galerie expose également Freiheit (Liberté), une série d’aquarelles réalisées par son amie artiste allemande Angela Weyersberg.

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