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Brick says: I like an arch

25 Avr - 27 Juin 2009
Vernissage le 25 Avr 2009

Inspiré par un texte de Louis Kahn où l’architecte s’imagine en train de s’entretenir avec une brique, Gyan Panchal veut donner la parole à ce qui structure nos bâtiments mais que l’on cache. Il veut rendre ainsi à chaque objet standardisé son individualité propre.

Communiqué de presse
Gyan Panchal
Brick says: I like an arch

Polyéthylènes, polystyrènes, polyuréthanes et autres dérivés plastiques sont des matériaux récurrents dans l’œuvre de Gyan Panchal, des matériaux qui sont tous issus du pétrole, soit de la sédimentation de matières organiques. De leur origine naturelle jusqu’à leur disposition dans les magasins spécialisés, les particules qui composent ces matériaux ont subi un certain nombre de transformations suivies d’une mise en forme qui les rendent directement exploitables sur un chantier de construction. Leurs apparences, leurs structures et leurs dimensions sont pensées de telle sorte que leur utilisation est rationalisée et leur histoire, pour ainsi dire, déjà écrite. Fabriqués pour remplir une fonction précise, ils ne naissent que pour connaître une application prédéterminée.

Les manipulations que Gyan Panchal leur fait subir relèvent souvent d’un déplacement des opérations successives qui imposent à ces matériaux une finalité unique, cherchant ainsi à révéler une origine disparue de leurs surfaces standardisées. Entre ses mains, ces matériaux fonctionnels mais sans individualité découvrent d’autres processus de mise en œuvre. Le chemin suivi par leurs compositions chimiques qui remonte à la sédimentation de la matière, croise d’autres développements possibles qui les détournent de leur vocation initiale.

Pour cette exposition au Spot, Gyan Panchal évoque un texte de l’architecte Louis Kahn* où celui-ci imagine une discussion avec une brique à laquelle il demande ce qu’elle souhaiterait devenir. Elle lui répond qu’elle voudrait être une voûte. Kahn sait qu’il est plus facile d’en réaliser en béton mais il affirme ainsi qu’un architecte doit écouter la nature de ses matériaux. De cette volonté d’offrir une place glorieuse à ses composants, l’individualisation de l’objet inerte proposée par l’architecte est reprise par l’artiste. Chacune des sculptures présentées au Spot se compose d’éléments de construction habituellement masqués lors de leur exploitation. Ici, ils portent cependant la marque d’une manipulation qui s’écarte de la standardisation rationnelle, préférant instaurer un rapport à l’objet qui laisse une place à l’expression d’une subjectivité.

Se croisent deux lignes tirées au cordeau à tracer, l’une à vue d’œil, l’autre en suivant une horizontale parfaite. Ainsi se croisent le standard de la planification avec le hasard qu’implique toute manipulation humaine. Ailleurs, une plaque de plexiglas dont le film de protection n’a pas complètement été retiré, devient le support de cette pellicule souple qui porte les stigmates d’une déformation faite par la main de l’homme. Du plafond pendent deux profilés en aluminium dont la dimension excède la hauteur des lieux. Trop longs, ils sont tordus par leur rencontre avec le sol. Ils se présentent ainsi à la frontière entre deux états, celui de leur longueur originale et celui de leur mise aux dimensions du lieu qui les accueille. Entre sa nature et sa fonction, l’objet se présente dans le moment où son devenir n’est pas encore scellé et où son histoire reste à écrire.

François Aubart

* extrait d’une conférence intitulée J’aime les commencements (1972).

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