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Bow Echo

27 Mar - 01 Mai 2010
Vernissage le 27 Mar 2010

Franziska Furter explore le seuil d’états intérieurs et extérieurs, produisant des équivalents graphiques de cette rencontre entre l’atmosphérique et l’état d’âme. Ainsi, l’orage, l’écho, l’arc et la ligne, ensemble, produisent une sensation d’attente, une élasticité temporelle, une suspension.

Communiqué de presse
Franziska Furter
Bow Echo

Franziska Furter présente de nouvelles oeuvres, produites pendant sa résidence à la Cité des arts à Paris, dans une approche élargie du dessin. En parallèle, elle inaugure un Module au palais de Tokyo le 1er avril (jusqu’au 2 mai). «Bow Echo» est un type de ligne orageuse particulièrement violente, ressemblant à un arc. L’expression suggère pourtant une sonorité. L’association entre une forme visuelle, un phénomène climatique et une sonorité convoque un univers intense et hétérogène.

Le titre de son intervention au Palais de Tokyo, Squall lines, engage un jeu similaire de correspondances. Emprunté à la climatologie, il désigne un ensemble d’orages, mais il parle aussi de lignes. Le climat s’accompagne ainsi à nouveau d’une référence formelle. Franziska Furter explore le seuil d’états intérieurs et extérieurs, produisant des équivalents graphiques de cette rencontre entre l’atmosphérique et l’état d’âme. Ainsi, l’orage, l’écho, l’arc et la ligne, ensemble, produisent une sensation d’attente, une élasticité temporelle, une suspension.

Cette tension est souvent présente dans les dessins antérieurs de paysages monochromes, qui empruntent leurs motifs à l’univers des mangas et de la science-fiction. Mais si auparavant l’artiste les reprenait dans leur globalité (en ôtant les personnages et les dialogues), actuellement, elle s’engage plus dans la mise en forme.

Récemment, elle a surtout utilisé des traductions graphiques de moments d’intensité des personnages, représentés par des explosions, des étoiles ou des formes abstraites schématisées. «Drafts» est une série qui reproduit des agrandissements de ces motifs épiphaniques, mais où elle se laisse guider par la forme. Ayant longtemps reproduit l’enchevêtrement de l’image et des «erreurs» de scanning ou d’impression, elle improvise à présent et s’éloigne parfois du motif initial. Faits au graphite, ils se recomposent suivant la position du spectateur. Formant une image globale de loin, que le regard organise et dont le symbole est presque reconnaissable, ils se dilatent et révèlent leur matière vus de près. Cette série rapproche par la forme des univers très distants. Elle évoque autant des symboles classiques de l’art que des schémas graphiques. Le titre «Bow Echo» fait référence, justement, à cela: la surcharge intérieure et extérieure qui nous fait basculer dans un état altéré.

L’oeuvre de Franziska Furter est habitée par le dessin mais se prolonge dans l’espace qu’elle aborde souvent comme surface. Ses oeuvres sur papier s’associent parfois à des sculptures ou des interventions sur le mur. Pour «Bow Echo», Franziska Furter propose deux installations qui transforment, tour à tour, le mur et le sol de la galerie en dessin. La première aborde le mur comme un plan traversé par un trait qui forme un noeud, fait avec de la feuille d’argent appliquée au mur. Entre fil et trait, entre volume et dessin, cette oeuvre d’une beauté aussi simple qu’efficace, miroite selon la position du spectateur et de la lumière. Elle est évanescente et d’une indéniable beauté.

L’oeuvre au sol est tout aussi énigmatique, et se rapproche de l’installation proposée au Palais de Tokyo. Dans la deuxième salle, le sol est noir, parsemé de petites pierres également noires et brillantes: une moquette sombre recouvre le sol, sur laquelle sont cousues des paillettes de couleur noire métallique.

Placées de façon plus ou moins chaotique, elles font penser à une explosion ou un mouvement céleste vu de loin. Une sorte de beauté latente se dégage de cette installation, qui détourne un regard contemplatif vers le sol. Pour Squall Lines, la moquette noire recouvre du verre, qui se brise à chaque pas. L’artiste nous invite à expérimenter le seuil entre sensation et vision. Si les Drafts proposent des close-up de motifs antérieurs, ces oeuvres semblent nous faire hésiter entre la sensation d’être dans un de ses dessins — presque invariablement noirs — et celle de contempler un phénomène céleste inconnu mais dont la beauté nous ravit.

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