ART | EXPO

Boomerang

07 Juil - 14 Sep 2008

L’exposition «Boomerang» rassemble des artistes et des chercheurs qui réfléchissent à la manière dont les signes et les formes de l’art contemporain permettent de lire ceux et celles du passé, de s’inscrire dans une histoire des civilisations.

Basserode, Philippe Cazal, Jean Daviot, Jimmie Durham, Christophe Magal, Jean-Louis Poitevin, Jérôme Robbe
Boomerang

L’exposition «Boomerang» rassemble des artistes et des chercheurs issus de divers horizons. Accueillis aux Maisons Daura, résidences internationales d’artistes Région Midi-Pyrénées, ils participent à une même réflexion : comment les signes et les formes de l’art d’aujourd’hui s’inscrivent-ils dans «le cercle infiniment mouvant de l’histoire» ? Comment mener une lecture des signes et des formes d’hier à aujourd’hui par le biais de démarches artistiques ?

Ce projet tend une passerelle entre des territoires et des pratiques. Fait d’allers et retours, il est pensé comme un cercle ouvert, une sorte de mandala qui rassemble différents univers symboliques, sociaux et économiques. Il s’agit d’une tentative pour capter la source probable de quelques signes primordiaux de notre relation à la nature et au monde.

Basserode expérimente avec ses chants de silex préindustriels, l’hypothèse de «proto-sons» qui auraient modifié la compréhension du milieu naturel et la perception du monde dans lequel nous vivons.

Philippe Cazal capte des mots pris dans différents contextes souvent liés à l’actualité. Il renouvelle leur lecture en une mélopée magique où l’être humain puise dans les tréfonds silencieux de sa propre histoire. Ici, Il crée des «caillassages», qui en déplaçant la notion classique de tableau, mettent en écho la paroi et le monde.

Jean Daviot pratique des langages inversés pour mieux retrouver l’origine des sens de la construction des sons. Ici, il déploie à l’échelle du paysage, le principe d’une déconstruction du mot mémoire qui appelle nos projections imaginaires.

Jimmie Durham, Indien Cherokee installé à Berlin, mène une expérience unique au carrefour des vécus historiques. Il utilise et produit un ensemble d’objets, de signes, en croisant nos pratiques actuelles à des savoirs ou des rituels fondés sur l’inversion de pratiques ancestrales.

Jean-Louis Poitevin, philosophe et écrivain, assure la coordination conceptuelle et rédactionnelle du projet et du livre qui l’accompagne. Sortie prévue à l’automne 2008.

Jérôme Robbe, peintre, développe un projet lié à ses recherches sur le tatouage à l’échelle d’une grotte de peintures, créée pour l’occasion.

Christophe Magal, historien d’art, étudie les structures immémoriales de la culture, en particulier à travers les sociétés chamaniques. Sa mission consiste à la mise en relation de deux territoires, le Lot et la Bolivie.
Au château de Larnagol, il propose une installation qui met en écho des masques de la tradition culturelle bolivienne et une création sonore décalée. De plus, le volet bolivien de ce projet associe la présentation de textiles des communautés Jalq’a qui évoquent, dans une symbolique complexe et renouvelée, les puissances du monde souterrain. Ils seront présentés à la galerie l’Esprit des lieux à Calvignac.

D’autre part, Walter Alvarez, médecin Kallawaya de Bolivie, est invité à visiter la vallée et la grotte de Pech-Merle. Sa rencontre avec les artistes et les chercheurs fera l’objet d’un film qui sera projeté à Calvignac. La présence de Walter Alvarez initiera un cycle de rencontres avec les médecins intéressés par les thérapies alternatives à l’allopathie par une conférence le jeudi 26 juin à 20h30 au centre de Préhistoire du Pech Merle.

À travers son patrimoine préhistorique et ses grottes ornées, la région Midi-Pyrénées est l’un des berceaux de l’art, de la culture et de la civilisation. L’objectif est d’expérimenter de nouvelles interactions entre la création contemporaine et ce patrimoine préhistorique et naturel. L’enjeu est d’établir des passerelles temporelles et imaginaires en vue d’un repositionnement de l’art au sein de nos pratiques culturelles et sociales, en associant artistes, préhistoriens, ethnologues, sociologues et philosophes. Les projets engagés dès 2008 à partir des grottes de Pech-Merle et du Mas d’Azil en Ariège constituent la première approche d’un projet à l’échelle de la région qui trouve déjà écho au niveau international avec ce
volet bolivien dans le Lot.

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