ART | EXPO

Bivouac, après naufrage

11 Juin - 11 Juil 2015
Vernissage le 11 Juin 2015

Faisant suite à «L’Archipel du rêve», «Bivouac, après naufrage» présente des œuvres qui s'inscrivent dans un processus de récupération; construites à partir d'objets existants ou détournés. Pour éviter toute unité esthétique, un corpus d’œuvres vient compléter le dispositif comme un contrepoint illustratif d’expériences en milieux extrêmes.

Gaël Bonnefon, Laurie Charles, Camille Henri Clément, Maire Marie-Johanna Cornut, ÎLEMERFROID (Boris Geoffroy & Hugo Lemaire & Antony Lille), Rémi Groussin, Marianne Plo, Manuel Pomar, Régates et Histoire(s) (Fabrice Poulain & Antony Lille & Romain Simian), Marie Sirgue, Julien Tardieu, Béatrice Utrilla
Bivouac, après naufrage

Le bivouac, camp rudimentaire dressé en pleine nature. Chez nous, il revêt les atours insouciants des loisirs lors de randonnées ou autres campings improvisés. Dans d’autres contrées, le bivouac est plus synonyme de survie, camp mis en place pour la chasse ou la transhumance. Il y a aussi dans le cas du titre de notre exposition, le bivouac improvisé. Celui tributaire d’une situation extrême où il revêt l’importance de la survie.

Dans le cadre de l’échange avec Zébra 3 Bordeaux, l’exposition «Bivouac» s’inscrit comme une suite de «L’Archipel du Rêve», une exposition de Zébra 3 présentée en avril 2015 à Lieu-Commun.
L’exposition «Bivouac, après naufrage» est une façon extrême «d’habiter» cet archipel. Comme les survivants d’un naufrage qui, jour après jour, apprendraient à survivre, l’artiste est ici en obligation de se construire un abri et de se réinventer un futur. Il faut travailler avec les moyens du bord, les débris du naufrage et les éléments glanés sur place.

Écho à l’exposition «Un nouveau départ en quelque sorte» (présentée à La Station à Nice en novembre 2013), «Bivouac, après naufrage» reprend le principe de ne pas ajouter d’objets au monde. Les Å“uvres présentées à Bordeaux s’inscrivent, en grande majorité, dans un processus de récupération: elles sont construites à partir d’objets existants ou détournés. Ce principe est presque une signature, le principe d’un «Artist Run Space» découlant d’une expérience très affûtée en termes d’économie de moyens. Il s’agit de travailler dans un autre système de l’art, presque à contre-courant, en dehors du marché de l’art et de ses excès libéraux. La survie en milieu hostile fait partie du quotidien de ces lieux alternatifs et cela se ressent dans les esthétiques qu’ils défendent. Il y a évidemment, en sous-texte, une pensée politique de l’art orienté vers la décroissance et l’écologie. Une résurgence au XXIe siècle de l’Arte Povera, passé au crible des nouvelles technologies.

Bien sûr ici, le bivouac fait exposition, et l’abri devient Å“uvre. Pour éviter toute logique et contourner toute unité esthétique, un corpus d’œuvres préexistantes vient compléter le dispositif comme un contrepoint illustratif d’expériences en milieux extrêmes. Les Å“uvres interagissent les unes avec les autres, certaines étant le support des autres. L’exposition est pensée comme une scène animée par ses propres Å“uvres.

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