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Bil Bo K n°25

Le thème du trimestre de Bil Bo K : le zéro. Les contributions : des photographies ratées ou « zéro pointé » de jeunes élèves, des théories mathématiques et philosophiques sur l’infini, une généalogie subjective de l’art zéro, un texte érotique, une histoire de Kaliningrad, ville qui repart à zéro, et beaucoup de photos évoquant plus ou moins le zéro et sa forme.

— Directeur de la publication : Philippe Blondez
— Parution : oct.-nov.-déc. 2004
— Format : 16,50 x 24 cm
— Illustrations : nombreuses, en noir et blanc
— Pages : non paginé
— Langue: français
— ISBN : 2-912720-56-7
— Prix : 7 €

Présentation
par François Dagognet (extrait)

Zéro, c’est d’abbord un chiffre mais aussi un chiffre qui ne ressemble pas aux autres : un chiffre au second degré.
Au lieu de désigner une quantité, il porte sur les neuf autres chiffres auxquels il confère un autre statut à savoir, une « illimitation » ; il les infinitise et les tire hors de leurs limites (10, 100, 1000, etc.).

Déjà, les premiers peuples tablaient sur un moyen particulièrement pauvre : ils utilisaient, en vue du comptage, un simple trait ; il en fallait 80 par exemple, pour exprimer quatre-vingts. Ces opérations (addition, soustraction, etc.) en étaient empêchées. Les neuf chiffres ont réussi à contracter les signes, mais, avec le zéro, nous allons bien plus loin, puisque ce zéro transforme les quantités premières.
Dans le domaine physique et non plus arithmétique, le zéro va subir la tempête de la « déqualification ».
Il traduit en effet l’absence, la nullité, le rien.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Bil Bo K)