ÉCHOS
09 Sep 2010

Biennale de Lyon: la danse conjuguée au passé

PCéline Piettre
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Comme tous les deux ans à la rentrée, avec la Biennale de Lyon, la ville se consacre à la danse sous toutes ses formes. La programmation 2010 en dit long sur l’esprit de ce rendez-vous à succès mais qui peine cruellement à se renouveler...

« Encore ! » Le titre de la XIVe Biennale de la danse de Lyon va comme un gant à cette manifestation qui, d’éditions en éditions, s’acharne à confondre virtuosité et créativité, démocratisation et chiffres de fréquentation, diversité et éclectisme à tout va. Si Guy Darmet, son directeur artistique depuis 1984 (!), a quelques bonnes intuitions – pour preuve, cette année, la programmation des créations de Nacera Belaza ou de Maguy Marin, et la présence de la compagnie Daniel Larrieu −, l’homme semble s’enliser dans des choix conventionnels, sinon tristement prévisibles.

Dans le cru 2010, nous retrouvons les mêmes têtes couronnées de la danse française et internationale: les rois du divertissement bon enfant Montalvo et Hervieu, déjà programmés il y a deux ans, les infatigables Ballets de Monte Carlo et leur florilège d’entrechats à la mode contemporaine, l’incontournable Angelin Preljocaj, cette fois ci accompagné des non moins célèbres danseurs du Bolchoï et feu l’athlétique afro-américain Alvin Ailey, figure rebelle de la danse new-yorkaise. Sans oublier Pina Bausch pour le souvenir, Trisha Brown pour le volet historique, la compagnie Käfig pour le quota d’expressions urbaines et la sévillane Ángeles Gabaldón pour le folklore. Un programme bien ficelé, auquel on ajoute, afin d’avoir définitivement la conscience tranquille, des rendez-vous pédagogiques et quelques formes marginales, promenades dans la cité ou projets participatifs.

Pâle copie du festival d’Avignon mais sans la bouffée d’air frais du Off et des Hivernales, fausse jumelle de Montpellier danse – qui a su, malgré son envergure internationale, faire de la place aux chorégraphes émergents-,  la Biennale de la danse de Lyon est très loin de sa petite sœur de l’art contemporain. A quand une vraie ligne éditoriale, représentative de la scène actuelle et de ses questionnements esthétiques? En 2012, peut-être… Si Guy Darmet consent, après presque 30 ans de loyaux services, à céder sa place.

La Biennale de la danse de Lyon, du 9 septembre au 3 octobre 2010. Cliquer ici pour consulter la programmation complète.

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