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Biche de Bere Gallery : Move 36 d’Eduardo Kac

28 Sep - 26 Oct 2005
Vernissage le 27 Sep 2005

Une installation numérique en référence à la partie d’échec opposant le champion du monde Gary Kasparov à un ordinateur. Ce dernier ayant gagnant sur un mouvement conceptuel, dépassant la réflexion logique, l’oeuvre traite des imites de l’esprit humain et des capacités grandissantes des ordinateurs.

Lieu
Biche de Bere Gallery

Communiqué de presse par Edouardo Kac
Move 36 fait référence au coup porté par l’ordinateur nommé Deep Blue contre le champion du mode d’échec Gary Kasparov en 1997. Cette compétition peut être caractérisée comme un match entre le plus grand joueur d’échecs qui n’ait jamais vécu et le plus grand joueur d’échec qui ne vivra jamais. L’installation met en évidence les limites de l’esprit humain et les capacités toujours plus grandes développées par les ordinateurs et les robots, êtres inanimés dont les actions acquièrent souvent une force comparable au comportement subjectif humain.

Selon Kasparov, le moment essentiel dans le deuxième jeu de Deep Blue vint lors du coup 36. Plutôt que de faire un déplacement attendu par les observateurs comme par les commentateurs – un mouvement qui aurait eu une gratification immédiate – il fit un mouvement subtil et conceptuel qui, à plus long terme, s’avéra un meilleur choix. Kasparov ne pouvait pas croire qu’une machine avait fait un choix si étudié. Dans son esprit, le jeu était perdu.

L’installation présente un échiquier fait de terre (les cases noires) et de sable blanc (les cases blanches) au milieu d’une pièce. Il n’y a pas de pièces d’échec sur l’échiquier. Posée exactement à l’endroit où Deep Blue fit son « coup 36 » se trouve une plante dont le génome comprend un nouveau gène que j’ai spécifi quement créé pour cette oeuvre. Le gène utilise l’ASCII (le code numérique universel pour représenter les chiffres binaires comme des caractères romains) pour traduire la citation de Descartes : “Cogito ergo sum” (Je pense donc je suis) dans les quatre lettres du code génétique.

Par la modification génétique, les feuilles de la plante s’incurvent. A l’état naturel, ces feuilles seraient plates. Le « gène cartésien » a été couplé avec un gène qui cause cette mutation sculptural de la plante, ainsi le public peut voir à l’oeil nu que le « gène cartésien » s’exprime précisément là où les courbes de la feuilles se développent et la font tourner. Le « gène cartésien » a été produit en respectant un nouveau code que j’ai créé spécialement pour cette oeuvre. Dans le 8-bit ASCII, la lettre C, par exemple est 01000011. Donc, le gène est créé par les associations suivantes entre les bases génétiques et le code binaire. A = 00 C = 01 G = 10 T = 11
Le résultat est le gène suivant qui comprend cinquante deux bases :
AATCATTCACTCAGCCCCACATTCACCCCAGCACTCATTCCATCCCCCATC

La création de ce gène est un geste critique et ironique, car Descartes considérait l’esprit humain comme « un fantôme dans la machine » (pour lui le corps était une « machine »). Sa philosophie rationaliste donna une nouvelle impulsion à la fois à la séparation corps – esprit et aux fondements mathématiques de la technologique informatique actuelle.

La présence de ce «gène cartésien» dans la plante enracinée précisément là où l’humain a perdu devant la machine, révèle la frontière tenue entre l’humanité, les objets inanimés ayant des caractéristiques proches de la vie et les organismes vivants qui contiennent des informations codées numériquement. Un faisceau lumineux parallèle éclaire délicatement la plante. Des projections vidéo carrées et silencieuses sur les deux murs opposés contextualisent l’oeuvre, évoquant deux opposants au jeu d’échec, absents.

Chaque projection vidéo est composée d’une grille de petits carrés, ressemblant à un échiquier. Chaque carré de courtes boucles animées à divers intervalles, créant ainsi une ligne de mouvements complexes et soigneusement chorégraphiés. L’engagement cognitif du spectateur avec les multiples possibilités visuelles présentées à la fois sur les écrans stimule subtilement la cartographie des multiples chemins sur l’échiquier lors d’un jeu.
Un jeu pour des joueurs fantasmatiques, une déclaration philosophique exprimée par une plante, un processus sculptural qui explore la poésie de la vie réel et de l’évolution. L’installation est dans la continuité de mes interventions aux frontières entre le vivant (humain, animaux non-humains) et le non vivant (machines, réseaux). Faisant échec et mat aux notions traditionnelles, « Move 36 » montre la nature comme une arène pour la production

Commissariat
numeriscausa et le Festival @rt Outsiders.

Infos pratiques
> Lieu
Biche de Bere Gallery
8 rue Rambuteau. Paris 3e
M° Rambuteau
> Horaires
du mardi au samedi de 14h à 19h
> Contact
T. 06 13 50 56 16
contact@numeriscausa.com
www.numeriscausa.com
> Entrée libre

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