ART | EXPO

Robert Breer

17 Juil - 07 Sep 2007

D’abord peintre, Robert Breer s’est imposé comme l’un des artistes majeurs du cinéma expérimental américain dans les années 50. Il réalise également des sculptures qui intègrent le mouvement.

Robert Breer

Au début Robert Breer était peintre mais rapidement il s’intéresse au mouvement, à la temporalité. A partir de ses tableaux, il dessine sur des fiches cartonnées, les différentes phases d’élaboration de ses tableaux, les fait défiler comme on le ferait d’un flip book, expérimentant ainsi le phénomène de perception rétinienne sur lequel repose le cinéma d’animation. Dès lors Robert Breer se consacrera à la réalisation de films et deviendra l’un des artistes majeurs du cinéma expérimental américain dans les années 50. Il réalise aussi des sculptures qui auront en partage avec ses films le mouvement et l’inscription dans le temps.
Les films de Robert Breer sont fabriqués image par image : succession rapide et syncopée de dessins, photographies, collages… Y sont convoqués des photos intimes, des images d’actualité, des dessins géométriques, des micro-narrations…

S’amusant à mélanger l’art minimal et cinétique, Robert Breer réalise des sculptures étranges animées de façon aléatoire. Floats (1970-2004) se présentent comme des dômes minimalistes à dimension humaine. Fabriqué en fibre de verre, ils sont équipés d’un moteur qui leur permettent imperceptiblement de changer de direction lorsqu’ils heurtent un obstacle; «Tout pourrait laisser supposer la présence d’une esthétique minimaliste dans ces formes posées à même le sol, (…) à deux détails près : la texture des matériaux, la finition des surfaces, ne conduisent pas à la pureté qui résonne dans le minimalisme et surtout, un phénomène étrange saisit le spectateur à leur abord : les pièces se déplacent… Ces formes sont donc cinétiques, motorisées, pourtant, comme pour le minimalisme, nous sommes loin de l’esthétique de l’art cinétique», écrit Pierre Juhasz, avant de conclure : «Artiste à l’œuvre ludique, protéiforme et prolifique, utilisant le cinéma en plasticien, introduisant le collage dans les dessins et la mécanique dans la sculpture, maniant l’humour face au minimalisme ou le clin d’œil en regard de l’art cinétique, en héritier du dadaï;sme, Robert Breer brouille les catégories artistiques en développant, depuis près d’un demi-siècle, une œuvre profonde et singulière en marge des courants établis. Il nous entraîne dans sa vision du monde, une vision amusée et grave, utopique et poétique»(1).

L’exposition organisée par le Frac Franche-Comté avec le concours de la galerie d’art contemporain de Besançon réunit un ensemble de collages composés de dessins originaux et de photographies extraites des films What Goes up et Time Flies, un grand Float ainsi qu’une vidéo-projection du film 69 réalisé par Robet Breer en 1968. Une sélection de films sera également proposée au public au sein de l’exposition : Recreation (1956-1957), Bang (1986), Time Flies (1997) et What goes up (2003).

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