DANSE | SPECTACLE

Camping | Fluid Grounds

20 Juin - 20 Juin 2018

Avec Fluid Grounds, Benoît Lachambre et Sophie Corriveau livrent une performance chorégraphique ludique. Dessinant la trame des mouvements au ruban adhésif coloré, Fluid Grounds se fait l'écho des trajectoires des performeurs, des publics. Une expérience de mémoire collective.

Avec Fluid Grounds, le chorégraphe québécois Benoît Lachambre (Cie Par B.L.eux) et Sophie Corriveau, livrent une performance pour quatre interprètes. Une performance déambulatoire au long cours (quatre heures), abolissant les frontières avec les publics. Les performeurs — Marcio Canabarro, Sophie Corriveau, Benoît Lachambre, Anouk Thériault — y cartographient l’espace par du taping. Une technique consistant à marquer le sol et les murs avec du ruban adhésif. Dans le cinéma, par exemple, le gaffer est couramment utilisé pour marquer les limites de l’espace caméra, les positions. Deuxième volet d’un triptyque, avec Fluid Grounds Benoît Lachambre poursuit l’exploration de la présence. Une recherche entamée en 2016, via le solo Lifeguard. Présence de l’artiste qui, en temps réel, compose des performances déambulatoires. Présence des publics qui investissent ou désertent les espaces créés. Et dessinant des espaces en mutation, Fluid Grounds incorpore ainsi la présence des performeurs et des publics dans ses tracés.

Fluid Grounds de Benoît Lachambre : une performance ludique et adhésive

Sur une composition sonore de Nancy Tobin (électro minimaliste), Fluid Grounds souligne et réfléchit en temps réel l’impact de la position de chacun sur les déplacements de l’ensemble. De manière approximative, en physique quantique, le principe d’indétermination de Werner Heisenberg pose qu’il n’est pas possible de connaître simultanément la position et la vitesse-quantité de mouvement d’un objet quantique. Jouant en quelque sorte sur cette inévitable imprécision (dans les méthodes de mesures), Fluid Grounds attrape des présences qui ne cessent d’échapper. Dessinant ainsi des lignes de mouvements, dans un espace ouvert, où chacun reste en quelque sorte libre de circuler à sa guise. Circonvolutions colorées, les rubans adhésifs composent des vecteurs de mémoires. Qui à leur tour influent sur les déplacements suivants. Inconsciemment ou consciemment, les lignes et courbes orientent ainsi les mouvements chorégraphiques, les gestes et déplacements de chacun. Pour un espace qui se charge progressivement d’histoires.

Trames et mémoire des mouvement : capter la présence des performeurs et des publics

Comme une invitation ludique à réfléchir la trame des espaces que chacun parcourt en permanence, Fluid Grounds matérialise la mémoire des lieux. Tout en y composant des mouvements hors du commun. Corps au sol, corps en équilibre… Entre espace public et lieu de l’intime, Fluid Grounds déploie des rapports à l’environnement qui débordent la simple fonctionnalité. Tissant ainsi une mémoire plus intime. S’il est rare de se recroqueviller soudain au sol, en pleine rue, la chose peut se produire dans un espace personnel. Dessinant de tout leur long des trames au sol et sur les murs, les performeurs de Fluid Grounds modifient le rapport au lieu. Un lieu défini, par le dispositif même de la performance, comme lieu de passage. Offrant ainsi une expérience immersive et participative, autour des notions de présence et de mouvement.

En entrée libre.

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