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Belkacem Boudjellouli, Sylvie Réno

15 Jan - 27 Fév 2010
Vernissage le 15 Jan 2010

Quand Belkacem Boudjellouli nous donne à voir des portraits au fusain sur toile blanche, se sont des oeuvres à l'aspect faussement inachevées. Quant à Sylvie Réno, lorsqu'elle se met à la peinture, elle investit Sollertis sous la forme d'un chantier, d'un atelier.

Communiqué de presse
Belkacem Boudjellouli, Sylvie Réno
Belkacem Boudjellouli, Sylvie Réno

Belkacem Boudjellouli dessine en faisant appel à des techniques simples et épurées (fusain sur toile). Le motif n’occupe l’espace que d’une manière partielle, presque inachevée mais toujours dans une volonté d’équilibre. Ses personnages témoignent d’une humanité populaire sincère tout en nous contant une histoire au fil narratif souvent fragile et incertain.

Portrait notoire supposé ou figure à l’authenticité feinte, les personnages semblent toujours amplifiés par des attitudes hiératiques leur donnant force. Dans ses toiles aux grands espaces de recouvrements de blancs,  la figure s’affiche dans son caractère unique et déraciné. Un désir de permanence ou d’intemporalité semble figer, d’une manière quasiment héroïque, des groupes humains types.

Traits, lignes, repentirs, inachèvement. Chaque dessin ressort d’une économie particulière. L’artiste cherche à en dire le plus possible mais avec un nombre fini d’éléments. Chaque trait est à la recherche du plus grand pouvoir d’évocation possible et, en même temps, se veut dénué et dépris. L’enjeu n’est certainement pas de figurer ou d’illustrer un état de la réalité ou de ce que l’artiste perçoit du monde, mais de laisser apparaître un parcours, une aventure propre à l’édification du dessin.

Très unitaire, ses fusains sur toile semblent faire bloc et marquer un temps d’arrêt. D’après Frédéric Valabrègue, « c’est qu’ils visent à la présence, à l’absolu de la présence, et ce d’une façon immédiate. Ils tendent à l’intensité de ce que l’on croit voir quotidiennement pour la première fois et qui confère un caractère hallucinatoire à une réalité devenue emblématique. C’est pour cela qu’il leur faut de l’espace, celui d’un très lent silence. »

Le transfert de pans entiers du visible a toujours été l’affaire de Sylvie Réno. Depuis plusieurs années, elle reproduit à l’échelle un des objets de notre environnement en utilisant pour ce faire uniquement du carton ondulé. Au delà du mimétisme et du savoir-faire, son travail témoigne de la toujours possible transfiguration du banal, fût-ce ici par le biais d’un matériau inattendu, ce carton qui sert autant à l’emballage qu’au dessin, et qui s’avère à priori le moins apte à ce sauvetage du réel.

Compulsive et obsessionnelle, Sylvie Réno travaille la série, la répétition, elle accumule, collectionne, amasse.  Pour Jean-Marc Huitorel  qui co-signe avec Brice Matthieusent son catalogue: « les contreforts fonctionnent sur le double registre de l’allusion référentielle et de la sérialité post-minimaliste. »

L’ensemble des pots de peintures, s’il marque le chantier, sont aussi une nature morte qui désigne la peinture comme pilier du système des beaux-arts et dont la blondeur subtile adresse un clin d’oeil à Giorgi Morandi. »  Plutôt que de jouer à l’illusionnisme du vrai et du faux (malgré la méticulosité de ses reproductions), l’artiste semble vouloir transformer le monde en décor de cinéma monochrome où il ne reste que la surface d’une image.

Le carton ne sert pas ici à emballer le monde des objets, ni même à les reproduire, mais à rendre sa prolifération littéralement creuse. Les sculptures de Sylvie Réno sont des objets sans poids, fragiles et éphémères mais néanmoins « présents ». Leurs processus de fabrication impliquent que seule compte et existe la surface, surface modifiée où sigles, logos, marques et autres éléments linguistiques a systématiquement été effacé. Travail en volume qui supprime le volume.

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