ART | EXPO

Barrie Hastings

03 Oct - 01 Déc 2007
Vernissage le 30 Nov -0001

Parallèlement à l’exposition d’Ivan Messac, l’école d’art de Belfort propose une sélection d’œuvres de Barrie Hastings.

Communiqué de presse
Barrie Hastings
Barrie Hastings

Après la trace de morsure dans des fruits, quelque part entre Jean-Baptiste Chardin et le Jonathan Demme du Silence des Agneaux, Barrie Hastings s’est mis à peindre l’intérieur de ses placards et particulièrement du placard à chaussures de sa femme. Une gamme de noirs y domine, des noirs violet, marron, gris, corbeau, bleu et même de rares noirs noir ! Des rouges vermillon ou carmin, des lacets crémeux traînant ici et là comme couleuvres dans la chaleur de midi. Ensuite, parti à quatre pattes errer dans l’appartement, Barrie a découvert des pieds, des mollets, des genoux, des jambes, des sols, des chaises, des femmes endormies. Rien que du très classique ; Matisse et Bonnard planqués derrière le frigo.

Les amies, paresseuses horizontales dorment sur le sable, sont pliées en deux pour lire ; leur corps luit et leur esprit est ailleurs, dans un autre monde. Hurry : les paint sticks fondent au soleil !
L’atelier : territoire animal habité par tant de réminiscences ( Susan Rothenberg, Phillip Guston, Jasper Johns, Georges Braque, etc.), d’outils, d’éclats de feu, de lumière et de silence.

Pour Barrie Hastings, sa cuisine – la peinture- est sans justification. Elle ne relève de rien d’autre que d’elle-même. Elle accueille le désarroi, le sans sens, le non signifiant. Elle fait l’économie de la précision photographique. D’habitude, ça commence par l’observation, par un dessin en couleurs sur le motif. Dès le début donc l’imprécision est là. Ensuite à l’atelier s’accumulent les couches sur le papier ou sur le verre lorsqu’il s’agit de monotype. L’imprévu s’invite, l’encre revient sur l’acrylique ; ça saigne de partout, le pastel sec se casse, tout est noyé dans un cocktail de liant et d’eau.

Et les villes ? Comment en parler ? Barrie se souvient de la scène de King Kong (M. Cooper, 1933) à New York avec les avions dans le ciel – il avait pleuré – et de Metropolis (F. Lang, 1927) avec ses décors si impressionnants. En terme de viandes peut-être ? D’artères, de viscères. Champ visuel complexe, morcelé, plans en couleurs contrastées, enchevêtrement de géométries bancales. Ville fromage, moitié emmenthal (pour les trous) et moitié gorgonzola (pour la déliquescence). Edward Hopper et Hitchcock (Vertigo, 1958) ont très bien su capter cette étrangeté des villes. Celle de Londres fut admirablement décrite en son temps par De Quincey et celle de Paris, cette vieille pute si mystérieuse, est restée, centre quatre vingt six ans plus tard, intacte aux sens toujours en éveil de Barrie Hastings.

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