ART | EXPO

Baby Got Back

08 Jan - 12 Fév 2011
Vernissage le 08 Jan 2011

Rappelant les peintures de Matisse et Picasso, mais aussi les baigneuses de Kirchner ou le trait caractéristique de Max Beckmann, c’est sur des fonds monochromes jaune citron, fuschia ou orange, qu'Amy Bessone dessine de grandes figures féminines aux formes voluptueuses.

Communiqué de presse
Amy Bessone
Baby Got Back

La galerie Praz-Delavallade présente la première exposition personnelle en France de l’artiste américaine Amy Bessone. Sous le titre, «Baby Got Back», Amy Bessone remet la peinture de nu sur l’avant-scène. Les miniatures en porcelaine qui faisaient office de modèles dans ses précédents tableaux, ont été relayées par une investigation picturale de la figure du modèle féminin dans laquelle on retrouve les thèmes de prédilection de l’artiste: la forme, la représentation de la femme et cette relation très particulière qu’entretient Bessone à l’image plane.

Rappelant les peintures de Matisse et Picasso, mais aussi les baigneuses de Kirchner ou le trait caractéristique de Max Beckmann, c’est sur des fonds monochromes jaune citron, fuschia ou orange, que se dessinent de grandes figures féminines aux formes voluptueuses. Cette palette électrique est accentuée par l’emploi de peinture métallisée, utilisée notamment pour dessiner les masques, très présents dans l’exposition, qui renvoient à l’interêt moderniste pour l’art primitif.

Les puissantes lignes noires qu’emploie l’artiste nous évoquent immédiatement le dessin à l’encre de chine et la calligraphie. Bessone se dit particulièrement intéressée par le Hitsuzendo, une forme de calligraphie japonaise qui invoque le mouvement du corps entier et s’inspire de l’art chevaleresque de l’épée. Une façon de transformer son pinceau en arme tranchante prête à dépecer les traditions picturales.

Mais Amy Bessone ne puise pas uniquement dans l’histoire de l’art d’avant-guerre ou la culture zen, l’art de A.R. Penck ou de Keith Haring et la culture pop américaine lui fournissent un répertoire de formes et d’idées tout aussi important. Dans l’exposition, on trouve par exemple une série de toiles nommé «Punk Nudes». Un titre qui renvoie à une façon de peindre, une gestuelle beaucoup plus spontanée que dans ses séries précédentes. Moins attachée à la représentation précise des choses, ces nouvelles toiles peuvent être facilement reliées au côté rebelle, rapide et à l’instrumentation simplifiée qui caractérisent le punk rock.

Bessone continue à emprunter au vocabulaire musical quand elle emploie le terme de «riff» ou de «variation» pour parler de son investigation du thème du nu. Que ce soit une femme qui reprenne aujourd’hui ce sujet n’est évidemment pas anodin. La figure du modèle féminin et la tradition picturale du nu déterminée par le regard de l’artiste masculin, sont au coeur du sujet. La gestuelle «punk» apposée à cet héritage historique et formel est clairement à comprendre comme une attaque des conventions préalables. Une attaque qui est cependant aussi un hommage à cet héritage.

Le titre de l’exposition «Baby Got Back» doit se lire à plusieurs niveaux: personnel d’abord, car l’artiste a vécu à Paris de 1989 à 1993, historique ensuite par rapport à l’importance qu’y prennent les maitres du début du vingtième siècle, et sociologique enfin: Baby Got Back (I Like Big Butts) est aussi une chanson de hip hop qui faisait la une de tous les hitparades en 1992 et qui articule simultanément des messages de réification et de libération du corps féminin.

critique

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