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Azimuts n° 30

L’Ecole supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne consacre la publication de son trentième numéro à un dossier sur «Ethique et design», ouvrant le débat sur design et capitalisme, ou design et modestie.

Information

  • @2008
  • 22-912808-127
  • \13 €€
  • E112
  • Zoui
  • 4Français / Anglais
  • }20 L - 30 H

Présentation
Rédactrice en chef : Constance Rubini
Azimuts n° 30

Préambule, par Constance Rubini

«La morale est-elle une et universelle, comme le dit le philosophe Marcel Conche, qui la distingue ainsi de l’éthique qui serait « toujours relative, toujours particulière ». De fait, cette dernière se confronte aux autres, c’est cette pluralité de positions personnelles que nous avons voulu « faire venir en discussion », pour reprendre l’expression de Pierre-Damien Huyghe, qui s’entretient dans les pages suivantes avec Emmanuel Tibloux, directeur de l’Ecole supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne, à propos de « Design, mœurs et morale ».

Le design oscille aujourd’hui entre une multitude de directions car il a la particularité d’offrir une grande liberté de pratique. Chaque designer construit son activité en fonction de ce qu’il est, tachant de trouver la place qu’il estime être juste au sein de notre économie, entre marketing et effet de mode. L’animation Schizophrenic Conversation, réalisée par Seton J.Beggs, exprime avec humour la cohabitation de voies singulières, rangées sous le même chapeau du design.

Certains, comme Dunne & Raby, s’inquiètent de voir le design perdre sa crédibilité intellectuelle pour n’être considéré que comme un agent du capitalisme. Ils imaginent alors une pratique critique du design, en marge de la production et de la consommation.

Faut-il, en effet, s’interroger sur les responsabilités du designer au sein d’une société qu’il contribue à façonner ? Est-ce le métier de designer qui confère une responsabilité ? Ou bien, à l’inverse, est-ce un engagement personnel qui conduit à choisir les modes d’action du design pour matérialiser son idéologie. Victor Papanek serait plutôt l’illustration de cette seconde hypothèse : il choisit son activité, dans l’après-guerre, mu par la nécessité de jouer un rôle dans la construction d’une société plus équitable. Mais choisit-on encore aujourd’hui d’être designer lorsqu’on ambitionne de façonner le monde auquel on rêve ? Il nous intéressait, dans les pages du dossier de ce numéro d’Azimuts, d’interroger les designers sur une question qui touche à la part intime de chacun : dans quelle mesure portent-ils la responsabilité de notre société future ?»