DANSE | EVENEMENT

Résidence performée | Mouvement d’ensemble (Sacre)

05 Déc - 08 Déc 2018

Septième "Résidence performée" proposée par la Maison des Arts de Malakoff, Mouvement d'ensemble (Sacre), d'Aurélien Dougé, Perrine Cado et Rudy Decelière prend les traits d'une installation évolutive. Pour une expérience visant à désamorcer la violence des rapports humain/nature.

Dispositif singulier, avec « Résidence performée » la Maison des Arts – Centre d’art contemporain de Malakoff s’offre des incursions dans la danse contemporaine. Pour son septième opus, elle invite Aurélien Dougé (Inkörper Company), avec Mouvement d’ensemble (Sacre). Soit une performance qui se développera à partir du projet Sacre (2018). Réalisé avec Perrine Cado (scénographe) et Rudy Decelière (créateur sonore), Sacre explore les questions du changement climatique. Rendant palpable la réalité du phénomène, tout en cherchant d’autres rapports entre humains et environnements. Le projet s’ancre dans l’anthropocène, en tant que période géologique (non-officielle) marquée par l’activité humaine. Et puisant dans différentes sources, comme des documents du Musée d’Ethnographie de Genève par exemple, Sacre actualise la question du rituel et du sacré. Problème d’apparence lointaine, le changement climatique peine à se frayer un chemin au rang des priorités. Contournant l’obstacle, Aurélien Dougé, Perrine Cado et Rudy Decelière proposent une expérience tangible.

Mouvement d’ensemble (Sacre) d’Aurélien Dougé, Perrine Cado et Rudy Decelière

Combinant matériaux élémentaires (glace, terre, sable) et gestes simples, Mouvement d’ensemble (Sacre) rejoue la question du contemplatif. Si l’anthropocène se distingue par la violence des rapports entre l’humain et la nature, pourquoi ne pas renouer avec des relations moins âpres ? Industries lourdes, extractions massives, productions à la chaîne… L’anthropocène, en tant qu’époque symbolique, marque aussi ce moment de crise où l’être humain prend conscience de ses responsabilités. Tandis que les limites, jusqu’ici bien définies, vacillent. La guerre de la Culture contre la Nature perd de sa légitimité. Les frontières entre Vivant et Non-vivant, à l’aune de la physique quantique, n’ont plus de sens. Mais les conséquences de ces façons, plus ou moins obsolètes, de concevoir le monde n’en sont pas moins prégnantes. Agençant l’espace de façon à rendre tangible l’impact des déplacements qui s’y opèrent, Mouvement d’ensemble (Sacre) peut rendre palpables les relations de cause à effet.

Une « Résidence performée », et située, à la Maison des Arts de Malakoff

Au fil de cette semaine de résidence, Aurélien Dougé va ainsi développer une action de construction /déconstruction. Manipulant des matériaux importés de l’extérieur, et les agençant de façon à structurer l’espace. Celui de ses déplacements ; celui des déplacements des publics. Répétition et endurance font partie du processus. À l’écart de la fulgurance du coup unique, se creusent alors les sillons. Comme des rides révélant les habitudes. Entre performance, installation, apprentissage et création, Mouvement d’ensemble (Sacre) propose de replacer la contemplation au centre de l’action. En incitant à ralentir pour écouter et regarder ce qui existe déjà. Concrètement, la résidence sera ainsi ouverte aux publics du mercredi au vendredi, de 12 à 18h — avec une performance par jour, à 15h. Et son dernier jour, le samedi 8, sera consacré au rendu de résidence, entre 14h et 18h. Pour une expérience-performance située, à partager à la Maison des Arts de Malakoff.

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