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09 Avr - 14 Mai 2005
Vernissage le 09 Avr 2005

Un travail in situ se rapprochant du contexte historique et social du lieu. Avant d’être une galerie d’art, les l’espace était une boutique de quartier. L’artiste modifie l’espace, le transformant en quincaillerie-musée. Elle brouille ainsi la perception que les visiteurs et remet en cause sa faculté à identifier directement ce devant quoi il se trouve. Deux nouveaux artistes en sous-sol : Nicolas Darrot Et Sarah Roshem.

Communiqué de presse
Lucie Chaumon

Au détail

Lucie Chaumont pense ses expositions en fonction des lieux où elles se déroulent. Mais au-delà du seul cadre géographique, c’est plus profondément au contexte historique et social de l’environnement dans lequel il s’élabore, qu’elle rattache son travail. Au fond, rien de plus naturel dans cette démarche, qui renvoie de façon métaphorique à la responsabilité politique de l’artiste de questionner la société dans laquelle il vit.

Jusqu’à ce que Eva Hober les transforme en y installant sa galerie, les locaux que s’approprie temporairement Lucie Chaumont pour y présenter son travail abritaient une petite boutique de quartier. Le lieu a conservé certaines traces de son ancienne activité, la plus manifeste étant la grande vitrine qui s’ouvre sur la rue. En jouant sur ces indices et en les détournant subrepticement, elle s’applique à brouiller la perception du visiteur et à remettre en cause sa faculté à identifier directement, péremptoirement, ce devant quoi il se trouve. Mais cette réflexion autour de l’ambiguïté, de l’interprétation plus ou moins libre donnée aux choses selon que l’on est pressé de les identifier ou au contraire disposé à laisser l’imagination en faire sa pâture, ne s’arrête pas là : la galerie est également une boutique, une boutique d’un genre particulier puisque les œuvres que l’on peut y acheter interrogent indirectement l’acte de consommer.

L’appropriation des lieux, comme des objets, s’exerce à travers la modification de leur forme et de leur nature par une très subtile et discrète intervention, de sorte qu’en perdant leur fonction pratique et univoque, il leur est donné d’exprimer des choses auxquelles on ne les aurait à première vue jamais associés. Plus précisément, la galerie s’est métamorphosée en une sorte de quincaillerie-musée où sont présentés et vendus des objets qui, concrètement, ne servent à rien, n’ont d’autre usage que de produire une réflexion poétique sur ce qui nous entoure de plus banal, de plus quotidien. Un tréteau impossible à replier, des souches de sac plastique rigides, des articles de bricolage débiles, des modes d’emploi qui font s’arracher les cheveux et un économe, objet tutélaire de l’exposition, qu’un artisan distrait a fabriqué à l’envers – le manche en métal et la lame en bois –, sont certaines des pièces réunies ici en une démarche de classification absurde. L’ensemble fait penser à un cabinet des curiosités constitué d’ustensiles triviaux, que l’anormalité rend monstrueux. Rendus inutilisables dans leur mode habituel de fonctionnement, ces objets prennent un aspect inquiétant : les voilà parfaitement rétifs, impossible de les assujettir à notre volonté, mais cette résistance devrait inspirer notre comportement à l’égard de la réalité. C’est au tour de notre regard de résister aux classifications systématiques, de se laisser gagner par l’ambiguïté et l’incertitude en imaginant une multitude de possibilités à l’utilisation d’une chose apparemment commune.

Niveau –1 de la galerie : Nicolas Darrot Et Sarah Roshem

Comme un écho au désordre fomenté par Lucie Chaumont, un léger bouleversement intervient dans l’organisation de l’exposition collective du niveau -1 puisque deux nouveaux artistes y présentent leurs oeuvres. Sarah Roshem, réplique contemporaine d’un docteur Frankenstein devenu artiste, dévoile certaines des expériences anatomiques menées dans son laboratoire. Quant à Nicolas Darrot, ce sont quelques parcelles d’un univers qui s’inspire à la fois de Raymond Roussel et de Star Wars que l’on peut découvrir dans les profondeurs de la galerie : machines poétiques, massacre escamoté (une tête de biche empaillée abritant C3-PO), hologrammes et autres machinerie de science fiction.

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