ART | EXPO

Au désert j’ai dû me rendre

25 Jan - 23 Juin 2012
Vernissage le 25 Jan 2012

Avec la jubilation qui l'anime, Karim Ghelloussi nous convie à de séduisants voyages. Le temps et l'espace se trouvent convoqués pour des noces inédites où le marié, faisant moisson de toutes les traditions, nous invite à dépasser les inquiétudes que la société post-moderne nous livre en un faisceau désespéré où la posture et le localisme ont force de loi.

Karim Ghelloussi
Au désert j’ai dû me rendre

Les sculptures, photographies et peintures de Karim Ghelloussi créent un paysage mental et nous plongent dans un univers singulier dans lequel plusieurs histoires s’imbriquent. L’artiste fait à la fois une relecture de l’histoire de l’art et construit grandeur nature un album de famille qu’il s’est approprié. Une sorte de reconstitution, de représentation dans lesquelles la narration et la fiction se mêlent, l’histoire reste à inventer à partir d’objets, de paysages, de situations et de scènes vues ou vécues.

Avec ses sculptures figuratives constituées de béton et de résine, Karim Ghelloussi met en scène des personnages monochromes, grandeur nature, solitaires, apatrides et nostalgiques. Ainsi installés ils participent à la construction d’un imaginaire pluriel, presque exotique. On y retrouve — comme souvent dans le travail de l’artiste — une présence animale. Des perroquets multicolores, bibelots kitch et désuets, prennent place sur plusieurs sculptures, éléments à la fois poétiques et décalés. Karim Ghelloussi propose son point de vue sur un monde énigmatique et utilise le mélange — voire la juxtaposition — des genres; le beau, le laid, le banal, le dérisoire, le populaire…comme autant d’indices d’histoires oubliées.

Dans l’exposition, le visiteur découvre des personnages à l’échelle un, certains revisitent des figures archétypales de l’art, ils captent notre attention, adoptent des poses identifiables comme autant d’allusions ou de références et sont présentés sur des socles en carton qui leur confèrent une certaine distance avec le spectateur. La confrontation des matériaux provoque une ambiguïté et les sculptures paraissent d’autant plus imposantes.

D’autres personnages nous accompagnent dans l’exposition, ils sont eux directement posés au sol dans des attitudes d’attente ou de repos. Ils reflètent des présences humaines issues de la vie quotidienne et dégagent un certain sentiment de proximité et de familiarité. Avec une grande économie de moyens Karim Ghelloussi les sort de leur anonymat et affirme leur absolue nécessité.

Le travail de Karim Ghelloussi questionne la mémoire, la complexité de construire un imaginaire social en regardant l’autre dans ses différences. Il est question de la façon dont chacun de nous se découvre et vit le lien affectif avec ses proches.

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